On ne fait pas baisser la fièvre en cassant le thermomètre

Nous sommes anxieux face à l’épidémie. Le Covid-19 nous fait peur. Qui ne s’est pas réveillé le matin en espérant que c’était juste un affreux cauchemar ? Parfois nous nous fâchons d’entendre et de lire tant de
mauvaises nouvelles. Alors certains s’en prennent au messager.
Beaucoup d’internautes ont réagi vivement à l’annonce des causes de la mort du Grand Mufti des Comores. Quelques uns mettent en doute la véracité de l’information. D’autres disent que cela ne regarde pas Mayotte 1 ère. La chaîne n’aurait « pas le droit de divulguer une information  qui ne la regarde pas ». Il
s’est même trouvé un lecteur pour souhaiter que l’on façonne un sarcophage pour que le journaliste y meure…

De vieilles rancœurs surgissent, réveillant l’histoire douloureuse et tourmentée d’un archipel écartelé.

Réfléchissons un peu : nous sommes tous face à la même maladie qui attaque sans distinction les riches, les puissants, les pauvres, les célèbres et les inconnus.

Les Comoriens ont le droit de savoir

Quand on a annoncé la mort de Pape Diouf ou de Manu Dibango, était-ce de la malveillance ? Quand on a appris que Boris Johnson était infecté, comme le prince Albert, s’agissait-il d’une insulte contre les britanniques ou les monégasques ?

La cause du décès du Grand Mufti des Comores est une information du même ordre. Les Comoriens ont le droit de savoir, et les journalistes ont le devoir d’informer.

Surtout prenez soin de vous et de vos proches.