A Moroni et Anjouan sur les réseaux sociaux, comme sur les sites internet proches de l’opposition, un mot circule de plus en plus depuis hier : trahison. Les adversaires de l’opération Wuambushu accusent le président Azali d’avoir cédé devant les français et trahi son engagement de refuser les reconduites à la frontière.
Côté français, le positionnement n’est pas très confortable non plus. En somme l’équation à résoudre est la suivante : Paris veut convaincre les Mahorais que les reconduites vont avoir lieu bientôt, et le gouvernement de Moroni veut convaincre les Comoriens du contraire.
Le communiqué commun vantant « les liens d’amitié » n’a trompé personne. Aux Comores, chacun a compris que la délégation de ministres envoyée à Paris a fini par trouver un accord permettant d’accueillir les Comoriens sans papiers expulsés de Mayotte.
Le problème étant de savoir comment l’annoncer à l’opinion. Ce sera « au cas par cas » avance-t-on timidement du côté du gouvernement.
Les collectifs anti-Wuambushu avaient envisagé des mobilisations en soutien du gouvernement comorien. Si elles ont lieu, ce sera contre le gouvernement.