Opération Wuambushu : le président Azali est accusé de trahison par beaucoup de Comoriens

Le président comorien Azali Assoumani en juillet dernier.
Les gouvernements comorien et français se sont mis chacun dans une posture compliquée par rapport à l’opération Wuambushu. A Mayotte comme aux Comores il leur faut convaincre une opinion publique plutôt sceptique

A Moroni et Anjouan sur les réseaux sociaux, comme sur les sites internet proches de l’opposition, un mot circule de plus en plus depuis hier : trahison. Les adversaires de l’opération Wuambushu accusent le président Azali d’avoir cédé devant les français et trahi son engagement de refuser les reconduites à la frontière.

Côté français, le positionnement n’est pas très confortable non plus. En somme l’équation à résoudre est la suivante : Paris veut convaincre les Mahorais que les reconduites vont avoir lieu bientôt, et le gouvernement de Moroni veut convaincre les Comoriens du contraire.

Le communiqué commun vantant « les liens d’amitié » n’a trompé personne. Aux Comores, chacun a compris que la délégation de ministres envoyée à Paris a fini par trouver un accord permettant d’accueillir les Comoriens sans papiers expulsés de Mayotte.

Le problème étant de savoir comment l’annoncer à l’opinion. Ce sera « au cas par cas » avance-t-on timidement du côté du gouvernement.

Les collectifs anti-Wuambushu avaient envisagé des mobilisations en soutien du gouvernement comorien. Si elles ont lieu, ce sera contre le gouvernement.