La porte du salon arrachée par les voyous

À Ouangani, dans le centre de l’île, une famille a assisté, impuissante, au saccage de sa maison par des jeunes délinquants
C’est avec désarrois que Hadidja Moissi regarde la porte de son salon, du moins ce qui en reste. Toute une partie de la porte en bois a été arrachée par les jeunes qui se sont introduits chez elle, dimanche 10 novembre  vers trois heures du matin. Quelques heures plutôt, à 20h, alors qu’elle, son mari et leur fils ainé étaient absents de la maison, ils ont dû rentrer en catastrophe: 

ma voisine m’a appelé et m’a dit de vite rentrer parce qu’ils étaient entrain de tout casser chez moi. Comme on était à Sada, on s’est d’abord arrêté à la gendarmerie pour leur demander de venir, mais ils étaient déjà au courant.  Quand on est arrivés ici, on a trouvé notre fille en pleur et ils avaient déjà arrachée la porte.

Des galets, des chaussures, des gants ont été laissés par les malfrats dans leur fuite. Les voisins leur permettent de dormir avec une tranquillité toute relative en remplaçant la porte cassée par une porte de fortune en attendant le lendemain. 
A trois heures du matin, la bande d’adolescents revient encore plus déchainés. Enfermés dans leur chambre à coucher avec leurs enfants, Hadidja Moissi retient son mari pour qu’il n’aille pas se confronter aux jeunes voyous. Des voyous qui ont coupé le compteur électrique pour empêcher tout agissement du couple.

Aujourd’hui, elle s’en remet à Dieu et s’estime chanceuse, qu’ils n’aient pas eu l’idée de s’attaquer à eux physiquement.

Heureusement, que nos chambres sont protégées par des portes 

soupire-t-elle en regardant ses enfants en bas âges.

Ce dimanche matin, avec ses voisines, elles constatent les dégâts et racontent ce déchainement de violence. Pour la mère de cinq enfants, si leur maison a été la cible, c’est parce qu’ils habitent à l’entrée de Ouangani. En effet, c’est toujours là que débutent les affrontements. Dans le quartier, la plupart des voisins de Hadidja Moissi, ont érigé des clôtures en dur pour protéger leurs biens. Le propriétaire de son logement promet d’installer des grilles. Hadidja Moissi est en colère et s’en prend aux parents qui protègent leurs enfants :

à chaque fois, ils disent que non, ce ne sont leurs enfants qui agressent les gens. Moi, je ne vais pas en rester là. Je vais faire un douan à la mosquée. Dieu saura ce qu’il faut faire.

Dieu, seul espoir d’une famille qui s’attend encore au pire cette nuit, alors même que leur maison n’a plus de porte.