Violence en Petite-Terre , le procureur appelle aux témoignages

Les événements qui touchent Pamandzi ces derniers jours et qui ont ému les habitants de petite terre est un problème d’ordre public. Des procédures judiciaires ont été initiées mais beaucoup n’aboutissent pas, faute de témoignages.
  
A chaud et durant les violentes bagarres entre jeunes à Pamandzi, les réactions et les émotions étaient très vives sur les réseaux sociaux, mais aussi sur l’antenne radio de Mayotte la 1ère,  lundi des parents se sont réunis à la mairie pour chercher des solutions pacifiques. Mardi des collégiens et lycéens sont descendus dans les rues manifester leurs colères et appeler à plus de sécurité, ils ont été rejoints par des habitants de leur ville. Jean-François Colombet, le préfet de Mayotte soucieux de la sécurité publique appelait au calme tout en prônant la fermeté

Il y a des heurts entre bandes rivales qui deviennent insupportables,  ce sont des atteintes graves à la sécurité et à la sérénité publique. Il faut absolument qu’on retrouve la voix de la sérénité, il faut que ceux qui sèment des troubles et qui perturbent la vie sociale de Mayotte soient interpellés et jugés. Il faut des sanctions

Lors de ces affrontements entre jeunes de quartiers différents, les forces de l’ordre interviennent pour ramener le calme. Ils deviennent alors cibles de jets de pierres, essuient des dégâts matériels et même des blessures légères. Sur le plan judiciaire, deux types de procédures sont établis,  l’une liée aux violences exercées sur les forces de l’ordre ; l’autre concerne des violences aggravées sur d’autres personnes lors de ces bagarres.

Si les auteurs des caillassages sont difficilement indentifiables; deux procédures sont tout de même ouvertes suite à des blessures par armes blanches : la première a donné lieu à une présentation de l’auteur mineur au juge des enfants ; il fait l’objet d’un placement avec un contrôle judiciaire ; une autre personne était en garde à vue jusqu’à mardi matin de faits qualifiés au départ de tentative d’homicide mais qui seront sans doute requalifiés de violences volontaires aggravées en attendant des investigations supplémentaires. Mais d’autres procédures pourraient ne pas aboutir regrette Camille Mancioni, le procureur de la république, faute de témoignages.

"On peine à avoir des témoignages alors même que certains faits se passent lors de manifestations publiques. Dans ce dernier dossier par exemple, on a recueilli les témoignages des personnes impliquées avec toute la relativité de la crédibilité qu’on peut accorder à ces témoignages. On voudrait des témoignages neutres ou même de personnalités, des élus, lors de ces manifestations qui ont lieu sur le territoire ; on a eu par exemple le témoignage très utile de l’un d’eux dans l’une des deux affaires.

dans ce dernier dossier le maire de Dzaoudzi-Labattoir  a envoyé un témoin qui a pu apporter un témoignage très important qui a été tenu en compte pour l’évolution de cette enquête.

On a besoin de ces témoignages au-delà des émotions et du désordre que cela crée, au-delà de l’agacement que cela entraîne sur le territoire. Il faut aussi que les citoyens puissent apporter des éléments pour qu’on puisse mettre les auteurs de ces faits, hors d’état de nuire".

En effet seuls les témoignages étayés permettent de constituer des dossiers convaincants, lorsque les constatations ne sont pas faits par les gendarmes ; alors que ces derniers intervenaient sur les  lieux  de l’évènement  mais beaucoup plus tard. Le procureur appelle donc les habitants de la petite terre à plus de responsabilités dans la lutte contre l’insécurité en témoignant.