Parlementaire mahorais : il faut avoir de l'estomac

Les deux députés de Mayotte ont convaincu 52 de leurs homologues de signer la tribune pour accélérer la départementalisation de Mayotte.
Le cri du cœur de la députée LaREM de la première circonscription de Mayotte dit long sur la vie des parlementaires mahorais de la nouvelle génération.
 
Invitée d’une émission matinale de Mayotte La 1ère, Ramlati ALI a lâché une phrase pleine de sous-entendus :

« on est parfois obligé d’avaler des couleuvres quand on est député de la majorité ».

En d’autres mots, observer la discipline de parti politique n’est pas toujours évident.
Les élus mahorais qui appartiennent à une formation politique nationale sont soumis à de nombreuses pressions :
Ils sont des élus nationaux et à ce titre participent à l’élaboration des lois, dans la majorité ou dans l’opposition. En la votant ou en la dénonçant dans les hémicycles du parlement ; au Palais de Luxembourg pour les sénateurs ou à l’Assemblée nationale pour les députés.
Appartenant à des partis politiques, ils sont tenus de respecter la ligne du parti sous peine de sanction qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion. Et l’on imagine que c’est à ce niveau que les couleuvres peuvent apparaître.  
La vision du parti national peut ne pas aller dans le sens de ce que veulent les mahorais. Car, un député mahorais a, dans la pratique, des lignes rouges à ne pas franchir. La population de l’île hippocampe est particulièrement sensible aux sujets qui touchent la diplomatie française dans l’Océan indien en général, la coopération avec l’Union des Comores en particulier ; la lutte contre l’insécurité et le fonctionnement des services de l’Etat. Des sujets hautement sensibles dans lesquels la voix des mahorais ne peut pas peser : bonjour alors les couleuvres à avaler.
Les anciens parlementaires mahorais, qui appartenaient évidement à des grands partis nationaux avaient pu maintenir une certaine liberté avec les partis purement locaux, comme le MPM, le Mouvement Populaire Mahorais.
Mais autres temps, autres mœurs, le nouveau monde politique du département de Mayotte ne permet pas l’exception mahoraise.