Une guerre des mots est donc ouverte entre Mayotte et l’Union des Comores. Au centre des invectives, les arrivées de clandestins sur le 101ème département français.
Ce n’est bien évidemment pas la première fois et sans doute par la dernière que Mamoudzou et Moroni s’opposent par voie de presse ou de communiqués à propos de la circulation entre les deux bords. Cela vient tout simplement rappeler que, ce que les autorités comoriennes appellent la question de l’île de Mayotte est toujours d’actualité.
Il y a cependant quelque chose de dramatique dans cette nouvelle prise de bec. La situation sanitaire qui prévaut dans la région avec la propagation de la Covid 19 aurait pu être l’occasion de travailler de concert pour limiter sa propagation.
En fin de semaine dernière d’ailleurs la France a envoyé du matériel sanitaire dans l’Union des Comores où malheureusement le variant sud-africain, un des plus virulents, fait des ravages, Mohéli, la plus petite île de l’archipel est la plus touchée.
Il y deux semaines, c’est l’histoire du refus de Moroni de recevoir du matériel venu de Mayotte à destination de Mohéli, justement, qui avait agité les eaux du Canal de Mozambique.
C’est le député LR de Mayotte qui avait ébruité l’affaire affirmant aussi aux journalistes de Mayotte La 1ere qu’une partie de l’aide envoyée était vendue dans les boutiques de Moutsamoudou.
Une chose est sûre, le faussée qui sépare Mayotte d’Anjouan s’agrandit chaque jour un peu plus et souligne à quel point une coopération sérieuse et pérenne entre les deux parties reste une chimère.
Depuis l’indépendance des Comores le 6 juillet 1975, La France et son ancienne colonie s’opposent à propos de Mayotte. L’île au lagon est restée française, la grande majorité de sa population avait voté contre l’indépendance à la consultation du 22 décembre 1974.
Depuis ce jour, les différents gouvernements comoriens n’ont cessé de réclamer le retour de l’île aux parfums dans son giron.
Des démarches de rapprochement entre La France et les Comores au sujet de Mayotte ont été entreprises durant toutes ces années. Les dernières tentatives ayant été la création du Groupe de très haut niveau en 2014, puis la Feuille de route en 2017 et enfin le président Azali Assoumani a rencontré son homologue français plus d’une fois durant ces dernières années.
Toutes ces tentatives échouent sur pratiquement un seul point, Moroni ne veut pas reconnaître que Mayotte est française et les mahorais en font un préalable. La crise du Covid et l’arrivée de comoriens en kwassas malgré tout n’est qu’une occasion en plus pour les deux camps de se rappeler leurs positions respectives.