La pieuvre et la tortue

Des animaux sont protégés, mais des individus continuent à les chasser. La tortue, le maki, la roussette, le tenrec, et depuis peu, la pieuvre par secteur. 
Il braconne pour faire vivre sa famille. En l’occurrence, un homme capturait des tortues, pour les tuer et vendre la viande pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille.
On imagine assez facilement la précarité dans laquelle doit vivre ce père de famille. La ligne de défense de son avocat est toute trouvée :
« A Mayotte, beaucoup de personnes sont démunies, le conseil départemental ne joue pas son rôle social ; il n’y a d’ailleurs pas assez d’organismes d’aide aux plus démunis. Il était obligé de se mettre hors la loi pour que sa femme et ses enfants ne meurent pas de faim. »
Quel être humain ne serait pas sensible à un tel argumentaire, une telle détresse j’allais dire.
Et l’homme à la robe noire glissera son papier à son collègue défenseur de cet homme qui lui, a été appréhendé par les gendarmes entrain de vendre au bord d’une route du sud de Mayotte, des tenrecs aux passants. Des juvéniles, mais là aussi, ce n’est pas de gaité de cœur que ce jeune homme vivant seul en marge de la société a capturé des hérissons pour les vendre. Il faut bien qu’il puisse se nourrir.
La conclusion dans ce genre d’affaires est qu’elles ne relèvent pas de la justice. C’est un peu à l’image de cet homme qui a transporté et fait entrer des étrangers sans papiers en France. Devant les contestations la justice a dû trouver une pirouette en « admettant » que, le transport, même à titre gratuit, d’un clandestin dans votre véhicule, vous expose à des poursuites, mais, cependant, vous pouvez l’héberger gratuitement. Bref, la loi doit se plier et laisser place à la dignité de l’être humain.
Jusqu’à quel point ?
Le problème sera de trouver où placer le curseur. Est-ce que, ce n’est pas avec de tels raisonnements que l’on entend dire que si les jeunes désœuvrés attaquent les personnes dans les rues pour voler leurs Smartphones, c’est parce qu’ils sont délaissés et n’ont pas eux aussi accès à la société de consommation. 
Il y a comme une limite qui a été atteinte, comme si les limites de la tolérance avaient été atteintes.