La pirogue, le défi des passionnés

Six ans maintenant que les membres de l’association Laka et le parc marin ont mis en place la course de pirogue à Mbouini. Une course pour que l’embarcation ne soit pas un engin du passé. 

Une course pour mettre en avant la pirogue, embarcation traditionnelle des mahorais.

L’évènement baptisé "le défi du foundi", est effectivement un vrai défi pour les organisateurs. Parce que les foundis, fabricants de pirogue sont de moins en moins nombreux, par conséquent, il y a moins de pirogue dans l’île. Pour la tenue de la manifestation, Kolo, le président de l’association Laka (pirogue en shimaoré) confie avoir restreint le nombre de participants à la course parce qu’il n’y a pas assez de pirogue: 

on en a eu que quarante 

dit-il.

Des pirogues, qu’ils ont dû aller chercher dans toute l’île, à terme pour lui,

il faudrait que l’association ait ses propres pirogues avec un parking pour les ranger. 

La course de pirogue suscite un vrai engouement pour la population, mais une manifestation annuelle ne peut pas à elle seule relancer la pratique de la pirogue à Mayotte. Si autrefois, la pirogue était une embarcation de pêche, désormais, pour le législateur c’est un engin de plage. Il est interdit d’aller pêcher avec, pour Ali Soilihi Assani, primo participant à la course de pirogue, cette loi ne favorise pas l’essor de la pirogue.
Kolo, passionné par l’engin pense qu’il faudrait innover si « on veut attirer les jeunes ». Il propose « des laka, à une, deux, trois ou quatre places ou encore avec un ou deux balanciers ». Des innovations qui permettront peut-être de rendre plus attractif, l’engin fait avec du bois de kapokier. Pourtant, pour apprécier le lagon mahorais, la pirogue avec sa lenteur est l’embarcation idéale.