Après avoir annoncé 242 millions d'euros d'investissements pour moderniser le CHM, Élisabeth Borne et le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, se sont rendus à l'hôpital pour rencontrer le personnel hospitalier. Ces derniers ont témoigné de leurs difficultés à la Première ministre, notamment face à l'insécurité. "La semaine dernière, quand je suis arrivé, j'ai vu une infirmière qui s'était fait caillasser sur la route. Moi-même, je me suis fait caillasser mardi dernier", raconte une soignante.
Une situation qui perturbe l'offre de soin. "Les secours sont parfois bloqués, j'ai passé 45 minutes au téléphone avec une famille qui était en train de faire un massage cardiaque", ajoute l'un de ses collègues. "Les pompiers ne pouvaient pas franchir le barrage, même avec les forces de l'ordre qui sont arrivées."
La cheffe du service des urgences, Alimata Gravaillac, explique que certains patients sont parfois transférés à La Réunion, voir à Paris. Parmi les soignants présents, beaucoup sont venus en renfort temporairement d'autres territoires. 70% des postes de praticien hospitalier ne sont plus pourvus, car le statut "n'est plus attractif." Certains professionnels "n'ont pas pris de congés depuis juin." Selon elle, l'insécurité est le principal facteur. "On a peur pour nos familles, et c'est surtout ça l'élément bloquant", ajoute-t-elle. "Plus personne ne souhaite venir travailler ici"
Alors que la Première ministre a poursuivi sa visite, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, est resté au CHM pour constater la situation de la maternité, la plus grande d'Europe. Elle doit pourtant fonctionner avec 80 sages-femmes, contre 180 normalement. Les soignants craignent de voir la situation empirer face au manque d'attractivité du territoire. La maternité fonctionne avec seulement 30 sages-femmes titulaires dans les services, les autres étant des contractuelles.