"Il est du devoir de mon gouvernement de se mobiliser", a annoncé la Première ministre depuis l'hémicycle du conseil départemental. Élisabeth Borne a ensuite précisé un ensemble de mesures pour résoudre les multiples crises que traverse Mayotte.
"Parmi les défis à relever, la lutte contre l'immigration illégale" évoque la cheffe du gouvernement. "Je mesure à quel point ce sujet est essentiel, primordial." Elle a notamment annoncé le lancement en 2024 du plan interministériel "Shikandra 2". Il permettra notamment le développement des "outils de détection et d'intervention" et de la lutte "contre le travail illégal et l'économie souterraine."
Deux nouvelles brigades de gendarmerie seront créées, dont l'une à Tsingoni dès l'an prochain. "Nous continuerons d'accorder au préfet les moyens nécessaires", rappelle Élisabeth Borne. "Un sixième escadron de gendarmerie, des militaires du GIGN et des enquêteurs supplémentaires sont arrivés pour mettre fin aux troubles inacceptables de ces derniers jours."
242 millions d'euros pour le CHM
"Au-delà de ces combats, nous devons offrir une perspective", annonce Élisabeth Borne avant de détailler un ensemble de mesures pour améliorer le système de santé. Un deuxième hôpital sera construit à Combani et 242 millions d'euros seront investis "pour moderniser le système de santé." Les services de cardiologie, de neurologie et les structures de prise en charge de la santé mentale seront notamment modernisés. L'offre de formation pour les infirmiers sera développée et de nouveaux financements seront accordés pour les structures médico-sociales. À partir du 1er janvier, une complémentaire santé solidaire sera mise en place à Mayotte et bénéficiera à 30.000 personnes supplémentaires.
Hausse des petites retraites et convergence du SMIC
La Première ministre a également annoncé une augmentation du soutien de l'État pour la sécurisation des bus scolaires et une amélioration des finances du SDIS avec "le versement pérenne d'une fraction de l'impôt". Sur le plan social, si Élisabeth Borne a précisé qu'une hausse de 140 euros était prévue pour les petites retraites, il faudra encore de la patience pour la convergence sociale avec l'Hexagone. Ces mesures "seront intégrées au projet de loi Mayotte." Sur l'éducation, la Première ministre a confirmé le passage du CUFR de Dembéni au statut d'université de plein exercice début 2024.
Une convention financière, mais pas "d'état d'urgence sécuritaire"
Avant elle, le président du département avait plaidé pour la mise en place d'un état d'urgence sécuritaire, "le seul moyen de retrouver un semblant de vie sur notre territoire." Ben Issa Ousseni a appelé "à des actes forts, que la République nous protège."
Suite à ces discours, une convention a été signée entre l'État et le département. 50 millions seront versés d'ici la fin de l'année. Ces fonds sont déjà fléchés et seront principalement dédiés à l'aide sociale à l'enfance et à la protection maternelle et infantile. 100 millions d'euros supplémentaires viendront abonder le budget 2024, la moitié sera consacrée à l'amélioration du réseau de transports scolaires. En retour, des restrictions budgétaires seront demandées au département pour qu'il réduise ses dépenses.