Marteaux piqueurs qui défoncent la chaussée, rainureuses qui découpent des tranchées dans les trottoirs et coups de marteaux pour planter les piquets qui serviront à la construction des trottoirs. Sur le pont de Mangajou en travaux, il y a du bruit, beaucoup de bruit. Ici, le vacarme est assourdissant. Et à ces nuisances sonores, s’ajoute la poussière. Celle soulevée au passage des véhicules et celle des meuleuses qui servent à polir les angles des murets. Autant d’indices qui signalent que le chantier du pont de Mangajou bat son plein et touche à sa fin.
8 mois après le début des travaux, Abdul Karime Kamardine, habitant de Mangajou a hâte que les travaux et leurs lots de nuisances cessent. « Comme tous travaux, ça incommode les riverains. On nous avait donné un délai limite mais les délais sont dépassés. Ces travaux c’est plutôt un désagrément jusqu’à maintenant. » Un désagrément également ressenti par les automobilistes des localités voisines amenés à traverser le village de Mangajou. «On est habitué à circuler normalement dans les deux communes, et là, il se trouve qu’à partir d’ici, on ne peut plus circuler, moi, ça me gêne un peu », affirme un habitant de Barakani, qui attend à bord de sa voiture au feu rouge situé à la sortie de Mangajou.
9, trente secondes s’écoulent, 8 trente nouvelles secondes ,7 … le décompte s’égrène sur le feu de signalisation. Par tranche de trente secondes, marquées par un point rouge qui s’éteint, les minutes sont intenables pour les véhicules qui attendent de pouvoir passer sur le pont à une seule voie. Parfois, l’attente peut aller jusqu’à 4 minutes 50 au feu rouge. Trop long pour un scootériste de Barakani « on attend parfois 2 à 3 minutes, il y a des moments j’attends plus longtemps, (…) et des fois je ne m’embarrasse pas avec le feu, je passe comme ça. »
Pour finaliser le chantier, du pont à double sens de circulation, des travaux assez conséquents vont avoir lieu. Ils nécessiteront la fermeture du pont de Mangajou une partie de la nuit. «Les ouvriers vont devoir démonter toute la partie de la déviation provisoire », nous explique Mikidadi Assani Ndzakou; conseiller municipal délégué à la mobilité, à la propreté, environnement et à la voierie à la mairie de Sada. Ensuite, interviendra l’enrobage de toute la chaussée et ce jusqu’au carrefour de Chiconi. « C’est cette partie-là qui nécessitera la fermeture de la route durant cette période du 28 mars au 8 avril, précise Mikidadi Assani Ndzakou, parce que ce sont des travaux qui ne pourront pas se faire en même temps que la circulation des véhicules.»
Initialement prévus de 20h à 5h, les travaux ont été décalés à des horaires moins contraignants pour la population. « Depuis le début des travaux, il y a une très bonne relation avec les réalisateurs du chantier et la commune. Dès que la population soulève une difficulté, on essaye de se concerter avec les différents partenaires de manière à pouvoir apporter une solution» se félicite Mikidadi Assani Ndzakou le conseiller municipal délégué à la mobilité et à la voierie de Sada.
21h à 4h30, ce sont les horaires de fermeture du pont de Mangajou. Des horaires aménagés en concertation avec la population. La finalité, ne pas pénaliser ceux qui partent travailler de bonne heure afin d’éviter les bouchons. « 4h, 4h30 si vraiment ça ne prend que deux semaines, ça va » approuve Abdul Karime Kamardine, habitant de Mangajou. Mais pour la population qui emprunte le pont de Mangajou, le principal inconvénient, soulève Abdul Karime, c’est l’afflux de voitures qui traversent le pont toujours plus tôt, afin d’éviter les bouchons. « Quand on part d’ici à 4h15, il faut déjà voir comment la file d’attente est longue. On arrive à Mamoudzou entre 7h30 ou 8h. »
Le compte à rebours est lancé pour finir le pont dans les temps. Afin de respecter le calendrier de livraisons du chantier, les travaux auront lieu jour et nuit pour une ouverture du pont de Mangajou à deux voix de circulation, le 8 avril.