Baco Mohamadi est salarié chez TotalEnergies depuis 2008. Son poste, pompiste à la station de Kawéni. Son destin bascule il y a quelques semaines, quand son employeur lui notifie son licenciement. À l’origine de ce limogeage, des règles liées au transfert d'argent que le travailleur n'aurait pas respecté. Pour rappel, les stations Total de l'île constituent un point de transfert d'argent dans le monde, via le service MoneyGram, spécialisé dans les transferts de fonds. Ce jour-là il est en pause lorsqu'un client lui demande d'envoyer de l'argent pour lui par MoneyGram en utilisant sa pièce d'identité, expliquant avoir oublié la sienne. Un procédé que la direction qualifie de frauduleux.
Étant donné que c'est un client habituel j'ai accepté de l'aider, la direction ne m'a jamais alerté sur ses antécédents.
Selon le groupe, le client est associé à un réseau de blanchiment d'argent et la transaction portait sur une importante somme d'argent. Depuis, les collègues de Baco Mohamadi ont lancé un mouvement de grève pour le soutenir. Ils sont une vingtaine à le suivre aujourd'hui. Un mouvement qui pourrait perdurer la direction prônant "la tolérance zéro en matière de fraude".
La direction me reproche d'associer l'image de Total à une association de malfrats. Ça me fait mal, si j'avais su je ne l'aurais jamais fait.