Un internaute nous a transmis des photos de la retenue collinaire de Combani. On y voit le système de rehaussement non fonctionnel alors que le bassin est plein. Explications.
Les travaux avaient débuté fin novembre 2019. Le rehaussement de la retenue de Combani fait parti du plan d'urgence annoncé, en février 2017, par Ericka Bareigts, ministre des outre-mer à l'époque. Un plan qui prévoit au total "des investissements pour un montant total de 42,2 millions d'euros jusqu'en 2021" avait ajouté celle qui est, depuis, devenue maire de Saint-Denis à La Réunion.
Signature #PlanEauMayotte : 500.000€ de fonds d'urgence, rampes et forages supplémentaires, rotation de tankers, usine de dé-salinisation pic.twitter.com/f4jA3g3WoP
— Ericka Bareigts (@ebareigts) February 27, 2017
Cette rehausse doit permettre de gagner un mètre de haut sur la superficie totale de la retenue. Ainsi, la retenue augmenterait sa capacité de stockage avec 250 000 mètres cubes d'eau supplémentaire. Les travaux devaient se terminer en mai 2020, c'était avant de savoir que le territoire serait frappé par l'épidémie de covid-19 et le confinement. Ils se sont finalement terminés il y a quelques semaines.
Aujourd'hui, le système est opérationnel, mais n'est pas en service. On le distingue sur la photo ci-dessus, l'ouvrage bleu est censé se lever et agir comme une barrière pour retenir l'eau et augmenter les capacités de stockage de la retenue de Combani. En attendant, sa mise en service, le trop plein est evacué dans la rivière en contre-bas comme le montre la photo ci-dessous.
Selon le SMAEM, l'ouvrage est en attente de validation par les services de l'ARS Mayotte. Une réunion devait se tenir sur le sujet, entre l'ARS et la DEAL, ce mercredi. L'ouvrage a été réceptionné. Des agents du SMEAM et de la SMAE ont, également, reçu une formation la semaine passée. Cependant, des travaux de défrichement doivent être effectués autour de la retenue. Ceci pour éviter que la végétation ne se décompose dans l'eau et influe sur sa qualité. Une fois les travaux de défrichement terminés, l'ouvrage sera mis en service.
On se rappelle qu'en septembre 2020, pour éviter une éventuelle pénurie d'eau, des coupures noctures avaient été mise en place sur l'ensemble du territoire. L'eau était coupée "une nuit par semaine, de 16h à 6h" selon le secteur. Mais quelques semaines plus tard, face à la diminution des ressources en eau, le préfet Jean François Colombet décidait de durcir les restrictions, avec la mise en place de coupures de 24h. La mesure était entrée en vigueur le 25 octobre sur l'ensemble du département.
« Il faut durcir les tours d’eau et donc à partir de demain nous passerons à des tours d’eau de 24 heures au lieu d’avoir des tours d’eau nocturnes, comme nous l’avions jusqu’à présent »
Les tours d'eau avaient pris fin le 15 janvier dernier. Mais depuis, de nouvelles coupures ont lieu.Cette fois, c'est le réseau qui est pointé du doigt. Le week-end dernier, par exemple, les habitants de Koungou, Mamoudzou et des communes de la Petite-Terre n'ont pas eu d'eau dans leurs robinets. La faute à une eau trop trouble constatée à la station de traitement de Bouyouni. Et pour alimenter les réservoirs du réseau, il n’y avait pas d’autres solutions que de couper la distribution. Hier soir, c'est une manœuvre accidentelle sur une vanne de vidange qui a entraîné des coupures dans les quatres mêmes communes. La SMAE indiquant que pour remplir les réservoirs de stockages, il fallait couper de nouveau l'approvisionnement en eau dans le Nord-Est de l'île.
Au niveau de la retenue de Dzoumogne, les capacités sont également supérieur à 100% du taux de remplissage. Comme à Combani, on assite, sur place, au débordement du trop-plein.