Présidentielle 2022 : La gifle de l’outremer

A l’exception des territoires du Pacifique, le président sortant essuie des défaites cuisantes dans les outremers. Marine le Pen arrive en tête avec des chiffres allant de 59 à 70% dans les départements des Antilles, la Guyane et  l’Océan Indien.

Même à St Pierre et Miquelon où Emmanuel Macron avait pourtant rassemblé plus de 63% des suffrages à la présidentielle de 2017, il est cette fois derrière la candidate du Rassemblement National Marine le Pen a exprimé ses remerciements aux électeurs d’outremer « Ils m‘ont placée en tête du second tour avec une force qui m’honore. Cette France trop oubliée, nous ne l’oublions pas » a-t-elle lancé.  

Le Rassemblement National revient de très loin

C’est un revirement historique. Il n’y a pas si longtemps que Jean-Marie le Pen ne pouvait même pas y mettre les pieds. La Guadeloupe qui l’avait empêché d’atterrir a voté à 70% pour sa fille.

Il y a encore moins longtemps, pendant la campagne du premier tour on doutait même de la possibilité pour Marine le Pen de tenir des meetings aux Antilles. Les accusations de racisme, d’ennemi de la démocratie, qui pesaient sur ce parti ont, non pas disparu, mais elles ont été marginalisées. Marine le Pen a réussi la dédiabolisation sur le plan national, mais elle l’a encore plus réussie outremer, c’est incontestable.

Le président Macron devra tirer les leçons de cet avertissement

On ne connait pas le nom du prochain ministre des outremers, mais on sait déjà que sa mission ne sera pas de tout repos : Il s’agira de rétablir la confiance avec Paris. Le vote massif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais est une sanction claire et nette de la politique du gouvernement. Les récriminations sont diverses selon les territoires.

De l’obligation vaccinale à l’immigration clandestine, de l’insécurité aux inégalités sociales, tout cela avait fait pencher une part importante des électeurs pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Beaucoup se sont reportés sur Marine le Pen, ignorant l’appel lancé par Jean-Luc Mélenchon : « pas une voix pour Marine le Pen ». Il y a une colère, une abstention très forte, à laquelle le pouvoir central devra répondre.