La renonciation du président du Sénat à assurer l’intérim de la présidence de la République, et son remplacement par le premier ministre, homme de confiance d’Andry Rajoelina, ont été les dernières gouttes qui ont fait déborder le vase.
Les concurrents d’Andrey Rajoelina affichent leur défiance envers la Haute Cour Constitutionnelle. Après avoir demandé la disqualification du président sortant pour cause de nationalité française, certains voudraient qu’on annule le scrutin et qu’il y ait une transition d’un an, sans Rajoelina, avant de nouvelles élections.
Les forums sur les réseaux sociaux contribuent grandement à souffler sur les braises, en particulier Facebook, très populaire à Madagascar. Des jours difficiles s’annoncent avec le refus par avance des résultats et des appels au boycott. Quelques-uns regardent avec gourmandise ce qui s’est passé au Gabon, où l’armée a mis fin à une élection présumée truquée.
Dans cette ambiance délétère, des opposants comme l’ancien président Marc Ravalomanna invitent au contraire leurs partisans à garder la tête froide. Ravalomanana leur demande de ne surtout pas boycotter, car ce serait selon lui un boulevard pour reconduire Andry Rajoelina au pouvoir.
Les présidentielles n'ont jamais été sereines à Madagascar, mais cette fois, de l’avis de tous les observateurs elles s’annoncent beaucoup plus tendues qu’autrefois… quand Facebook n’existait pas encore.