Lors de la dernière journée du procès jeudi, les avocats de l’Etat et le commissaire du gouvernement (équivalent d’un procureur) ont lourdement chargé l’ancien président, en son absence puisque l’ancien président Sambi et ses avocats boycottent le procès.
« Nous avons là un dossier très lourd » dit Maître Eric Sossah représentant la partie civile, le gouvernement comorien : «3278 pages, sur un homme qui a vendu son pays au plus offrant, qui a liquidé l’honneur de sa fonction dans des pratiques mafieuses ».
Un « Donald Trump en turban »
« Et qu’on ne prétende pas que c’est un procès politique ! » clame le défenseur de l’Etat, dénonçant le « populisme de Sambi » qui se moque des lois. L’ancien président s’est même vu qualifié de «Donald Trump en turban ».
Les noms d’oiseaux ont volé aussi s’agissant de l’homme d’affaires franco-syrien Bachar Kiwan, absent au procès : « une crapule internationale », « un voyou de la pire espèce ». Dans son réquisitoire, le procureur a expliqué que la longue détention préventive de Sambi n’était pas illégale car il aurait « refusé de payer une caution ».
La peine de prison à vie est donc requise pour l’ancien chef d’Etat et son vice-président Mohamed Ali Soilihi – alias Mamadou - absent du pays ; 10 ans pour Bachar Kiwan, et deux ans avec sursis pour les deux anciens ministres, Bacar Dossar et Nouredine Bourhane et un fonctionnaire, seuls accusés présents à l’audience. Eux ont réussi à convaincre de leur rôle mineur… en chargeant subtilement leur ancien patron Sambi.
Leurs avocats se sont étonnés que certaines personnes impliquées dans la distribution des passeports comoriens, notamment le directeur national de la sûreté, ne figurent pas parmi les prévenus.
Rendez-vous est donné pour le verdict mardi 29 novembre à 9h00.