L'annonce a été faite par la Préfecture, notamment sur les réseaux sociaux, "conformément aux engagements du ministre de l’Intérieur et des outre-mer, 40 premiers réfugiés ont décollé ce soir de l’aéroport international Marcel Henry vers l’hexagone."
Il s’agit de ressortissants en provenance de l’Afrique des Grands Lacs qui vont être pris en charge avec le soutien des services du Ministère de l’Intérieur.
Dans son communiqué, le Préfet déclare également que "la ville de Mamoudzou a procédé dans le cadre de la flagrance et avec le concours de la force publique, à la démolition de cabanes qui avaient été édifiées durant la nuit dans le camp de Cavani" avant d'ajouter qu'"une nouvelle enquête sociale a été réalisée ce matin dans le camp de Cavani afin de procéder dans les tout prochains jours à l’évacuation suivante, en vue des départs."
C'est désormais toute la question. Comment l'Etat va parvenir à éloigner ceux dont la demande d'asile n'a pas été validée. Au 1er décembre 2023, selon l'OFPRA, "les ressortissants des Grands Lacs représentent désormais 48% des 3.000 demandes déposées." Ce changement d'origine géographique des demandeurs a modifié le taux d’acceptation des demandes examinées par l’Ofpra à Mayotte : l’asile a été accordé dans 40% des cas en 2023, contre seulement 14% en 2022.
Une source policière explique que "pour que les ressortissants africains puissent être acceptés par leurs pays respectifs, il leur faut un document du pays en question ou un laissez-passer consulaire. Hors les ambassades, basées généralement à Paris, refusent de délivrer ce laissez-passer si on ne leur présente pas la personne en chair et en os dans leurs locaux à Paris."
En 2023, la Prefecture a communiqué suite à l'éloignement de ressortissants congolais. C'était le 7 février. Selon la Préfecture : "Le 27 janvier 2023, trois ressortissants de la RDC déboutés du droit d’asile et qui se sont maintenus irrégulièrement dans le département ont été intégrés au C.R.A de Mayotte. Conformément à l’accord diplomatique les laissez-passer Consulaires ont été sollicités et délivrés dans des délais très courts" pour permettre leur éloignement vers leur pays d'origine.
L'opération avait mobilisé dix policiers du Service Territorial de la Police Aaux Frontières (STPAF) de Mayotte. Ils avaient reconduit les trois ressortissants congolais par un vol commercial au départ de Dzaoudzi. La Préfecture n'a plus jamais communiqué sur d'autres opérations de ce type durant l'année 2023. "C'était juste pour la communication. En réalité c'était des départs volontaires" nous glisse notre source policière.
Dans le cadre des laissez-passer consulaires, cinq iraniens et trois pakistanais vont être prochainement renvoyés dans leur pays d'origine. Ils étaient au centre de rétention administratif depuis le 12 janvier.