Le président de la Caisse de Sécurité Sociale de Mayotte, Nourdine Dahalani, en déplacement à La Réunion, a rencontré différentes institutions et surtout, des mahorais.
Il en ressort qu’une grande partie des problèmes rencontrés par les évasanés peut-être évitée si dès Mayotte. Des témoignages font état de personnes envoyées sans dispositif d’accompagnement alors que leur état le nécessiterait. L’exemple le plus frappant est celui d’une personne à mobilité réduite, quasi non-voyante.
Parfois, il s’agit d’un problème de communication. Des patients ne parlent pas Français, tout simplement. À Mayotte, le centre hospitalier a dans son personnel à résoudre le problème avec ses agents traducteurs qui facilitent l’accès aux soins quand le soignant qui les consulte ne parle pas Mahorais ou shibouchi. La barrière de la langue n’est pas un détail selon un infirmier réunionnais qui travaille dans un CHU.
À Saint-Denis, un local du Centre hospitalier a été aménagé pour les accueillir dans les meilleures conditions possibles. Quelques privés, encore trop peu, mettant aussi à disposition des locaux et assurent une forme d’accompagnement. Le système est en train d’être amélioré et consolidé pour que les malades couverts par la CSSM puissent être accueillis dans des lieux dignes et adaptés, où ils peuvent loger, être nourris et recevoir la visite de membres de leurs familles qui font parfois le déplacement de Mayotte.
Ce déplacement a aussi été l’occasion pour la CSSM d’apporter des éclairages sur sa place dans le circuit des évacuations sanitaires de malades envoyés par Mayotte à La Réunion.
Son président a notamment souligné que dans la partie qui concerne les soins proprement dits, la caisse de sécurité sociale de Mayotte n’a aucune compétence ; qu’une fois le patient évacué, ce dernier est sous la responsabilité médicale de l’institution où il et hospitalisé. Le problème qui est souvent revenu sur la table au fil des discussions est la prise en charge après les soins.
Comment doit être organisé le retour, l’accueil à l’aéroport de Mayotte ou la prise en charge à La Réunion, l’hébergement et restauration pour ceux qui doivent poursuivre les soins ? Toutes ses questions ont été évoquées.
Le dossier de l’hébergement des assurés sociaux de Mayotte évacués à La Réunion devrait connaître de nombreuses évolutions après les rencontres des responsables de la CSSM, les instances réunionnaises et la délégation de Mayotte. Une évolution dans laquelle les associations des mahorais à La Réunion seront appelées à jouer un rôle important.