En quelle langue faire campagne ?

Dès le début de la couverture de la campagne, un point important a été soulevé : en quelle langue s'exprimer ?
Avoir sur le département les langues locales : le chimaorais, le chibouchi et le français a toujours été considéré comme une richesse. Un élément culturel majeur pour Mayotte. Seulement voilà, certains n'en parlent qu'une et comprennent à peine les deux autres.
Il y a bien la langue officielle le français qui pourrait « mettre tout le monde d'accord ». Justement ce n'est pas le cas et les arguments sont recevables. Il y a encore des autochtones électeurs qui ne comprennent pas le français. Va savoir pourquoi.
La promotion des langues régionales est un combat politique qui dépasse le cadre de la France. L'Europe entière est concernée. La majorité des pays européens ont signé la charte des langues régionales. La France ne l’a pas signée pour des raisons purement politiques entre la gauche et la droite.
Et puis, quelle régression que de revenir à une époque où il était interdit aux indigènes de parler leur langue maternelle.
Les départements français sont en campagne pour élire ceux qui vont exercer la souveraineté nationale.577 députés qui vont siéger à l’Assemblée nationale.
Alors, que répondre à ceux qui ne veulent pas et d’ailleurs c’est souvent parce qu’ils ne peuvent parler qu’une seule langue dans leurs interventions à la radio et à la télévision publique ?
Déjà sur ce petit territoire qu’est Mayotte, le débat peut parfois très difficile sur la place du chibouchi ou du chimaorais, dans la prise de parole sur l’espace publique. Tout dépend de la commune, du village, ou bien de l’institution ou la personne doit s’exprimer.
Delà à exiger, une langue plutôt qu’une autre dans une campagne non-officielle, la question est difficile à trancher.