La rentrée scolaire s'est déroulée ce lundi 13 mai, moins d'une semaine après une hausse des cas de choléra et le décès d'une enfant de trois ans à Koungou. "J'attire l'attention des parents sur la vigilance, tous ceux qui ont des doutes, qu'ils gardent leurs enfants et s'il y a le moindre symptôme, d'informer l'école et le médecin de la famille", explique dans Zakweli Haidar Attoumani, le président de la FCPE à Mayotte, la fédération des conseils de parents d'élève.
"Si on constate que dans une école, il y a un nombre de cas conséquents, il va falloir que les autorités prennent les dispositions qui s'imposent", poursuit-il. "J’ai échangé longuement hier avec le recteur, je sais qu’il est préoccupé par les événements. Il y a eu des courriers qui ont été envoyés aux chefs d’établissement et aux maires pour mettre en place les dispositions qui s’imposent, les protocoles sanitaires."
Le représentant des parents d'élèves appelle en revanche l'État à garantir l'accès à l'eau, indispensable pour le lavage des mains. "Le recteur m'avais dit que toutes les écoles ont été livrées, mais je m'interroge l'ensemble des écoles ont bien reçu des bouteilles d'eau", précise Haidar Attoumani. "Nous savons qu'il reste des conteneurs d'eau au port de Longoni qui n'ont pas été dépotés."
Les migrants à Cavani
Le président de la FCPE fustige aussi la situation à Cavani, la présence des migrants qui campent dans les rues perturbe notamment le fonctionnement du centre d'hébergement de la section d'excellence sportive. Une éducatrice du centre a déposé une main courante pour dénoncer des nuisances sonores la nuit, des migrants qui font leurs besoins devant le bâtiment et d'autres qui ont des rapports sexuels derrière. "Il est inconcevable que dans un lieu qui accueille des enfants, il y ait des choses qui dépassent l’entendement. J’appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires", résume Haidar Attoumani.
Il plaide aussi pour la scolarisation des enfants de migrants, malgré la problématique du manque de place dans les écoles. "Il est inconcevable que seulement moins de 200 classes ont été construites alors que le besoin réel est de 850 classes", explique le représentant des parents d'élève. "Nous avons demandé à l’Etat qu’il nous dresse un bilan, en impliquant les parents, car nous savons que le préfet a toujours refusé qu’on participe au comité de suivi des écoles."