Les syndicats ne décolèrent pas depuis l'utilisation de l'article 49.3 par la première ministre Elisabeth Borne, afin de faire adopter la réforme des retraites, sans passer par le vote à l'Assemblée Nationale. À Mayotte, même si la mobilisation dans les rues est faible, les syndicalistes ne sont pas en reste. À l’image de la FSU-Mayotte qui demande solennellement à Estelle Youssouffa et Mansour Kamardine, de « respecter le mandat qui vous a été confié, de voter cette motion de censure et ne pas laisser cette réforme s’appliquer », peut-on lire dans le courrier. Une motion de censure déposée par le groupe parlementaire LIOT, qui regroupe les élus des Outre-mer. Elle est également trans-partisane puisqu’elle réunit 91 signataires de cinq groupes politiques de l’opposition.
Les syndicalistes Anssifoudine Port-Said et Henri Nouri, les co-secrétaires départementaux de la FSU-Mayotte, rappellent que « contrairement à ce qui se dit localement, un nombre important d’agents publics sont concernés par cette loi. » Un pic destiné à tous ceux qui ne s’impliquent dans la mobilisation nationale car le cas de Mayotte ne figure pas dans cette réforme et sera étudié à part.
Des députés divisés ?
De son côté, la députée Estelle Youssouffa, qui fait partie du groupe LIOT, a d’ores et déjà annoncé qu’elle votera lundi cette motion de censure. Elle précise sur ses réseaux sociaux : « Nous appelons à la démission du gouvernement et au retrait des réformes de retraites pour que le pays retrouve son calme, pour renouer un dialogue politique, social, sain et redonner un nouveau souffle à notre démocratie. » Sa position est donc claire, contrairement à son collègue Mansour Kamardine qui ne s’est pas encore exprimé à ce sujet. Il s’inscrit dans la lignée de son parti politique Les Républicains, qui a eu du mal à se positionner quant à la réforme des retraites. Le parti de droite n’est pas non plus signataire de la motion de censure qui sera présentée le lundi 20 mars par le groupe LIOT, mais tous les députés sont libres de la voter.
En attendant, les syndicats appellent à une nouvelle grève nationale le 23 mars, afin de retirer la réforme des retraites.