Revue de presse régionale

MADAGASCAR
Toute la presse malgache rend hommage à Albert Zafy. L’ancien président est décédé sur un lit d’hôpital à la Réunion. Il avait presque 90 ans.
Albert Zafy avait été évacué en urgence vers la Réunion jeudi dernier pour y subir une intervention chirurgicale à la suite d’un AVC (accident vasculaire cérébral).  « Un voyage sans retour » écrit l’Express, qui, comme tous les journaux salue sa mémoire.
Albert Zafy était né en 1927 à Ambilobe. Après l’Université d’Antananarivo, il avait poursuivi ses études en médecine à l’Université de Montpellier et puis celle de Paris. Cardiologue de renom, le Pr Zafy Albert faisait partie des grandes figures politiques du mouvement populaire de 1991. Auparavant, pendant la transition militaire de 1972 à 1975, il était ministre de la Santé et des Affaires sociales du gouvernement Ramanantsoa.
Une expression revient dans toute la presse : Il était le « père de la démocratie malgache ». Le Pr Zafy Albert avait été élu président de la République en 1993, à la suite d’un vaste mouvement de protestation entamé en 1991, au cours duquel il s’était illustré par sa droiture et sa détermination avec son éternel chapeau de paille sur la tête. Mais, il n’avait pas pu terminer son mandat suite à une motion d’empêchement votée à l’Assemblée nationale par les députés. Démocrate qu’il était, le Pr Zafy s’était plié au « verdict des urnes ». Midi Madagascar écrit que «  les analystes politiques et les observateurs sont unanimes sur le fait que le fondateur du parti « UNDD » figure parmi les rares personnalités politiques malgaches connues pour leur intégrité et leur honnêteté intellectuelle ».
L’Express ajoute que le monde de la presse lui doit tout : « La liberté de la presse est née sous la troisième république ».
C’est un jour de deuil national à Madagascar le corps a été rapatrié de la Réunion. Il sera exposé au stade de Mahamasina à Antananarivo aujourd’hui.
Avec cette célébration publique, les malgaches vont déroger à la consigne d’interdiction des rassemblements en raison de l’épidémie de peste.
Il est probable que l’on verra beaucoup de gens porter des masques comme c’est le cas depuis plus de deux semaines à Antananarivo. De nouveaux masques de protection ont été acheminés sur les conseils de l’OMS, notamment de l’Ile de la Réunion.

SEYCHELLES
Aux Seychelles le ministre du tourisme a lancé un avertissement aux médias : Attention aux informations concernant la peste ; il en va de la survie économique de l’archipel.
Les propos de  Maurice Loustau-Lalanne, ministre du tourisme, de l’aviation civile et des ports sont rapportés par le journal « Nation ». Il demande expressément « aux médias d’être  responsables lorsqu’ils rapportent des informations concernant l’épidémie de peste ». « La situation des Seychelles n’a absolument rien à voir avec celle de Madagascar » insiste-t-il.
Il y a eu au Seychelles un cas avéré de peste pulmonaire sur un voyageur arrivé de Madagascar par le dernier vol d’Air Seychelles il y a dix jours, avant que la compagnie n’arrête sa desserte d’Antananarivo. Ce cas a été traité à temps ; il va mieux. Des mesures drastiques ont été prises pour traiter toutes les personnes qui ont été en contact avec lui. 
Les écoles ont été fermées depuis vendredi jusqu’à mercredi en raison d’une fièvre constatée sur un enfant ; mais apparemment sans suite.
« Il n’y a rien d’autre » a dit le ministre assurant que « les touristes peuvent venir sans crainte ».
En revanche, d’éventuels touristes qui se seraient rendus préalablement à Madagascar ne sont pas les bienvenus. Les compagnies aériennes ont été priées de ne pas les acheminer. Si c’était le cas, ils seraient placés en isolement à leur arrivée.

LA REUNION
La présidente du conseil départemental de la Réunion, Nassimah Dindar, récemment élue sénatrice, est dans la tourmente. Elle est visée par plusieurs enquêtes judiciaires.
La presse fait état de soupçons d’emploi fictifs au Service d’Incendie et de Secours ;  d’embauches électoralistes dans une association baptisée « le Glaive » , et l’achat d’une grande demeure coloniale à un prix très en dessous du marché. Il lui est reproché également des dépenses inconsidérées de taxis à Paris, aux frais de la collectivité.
Sur Facebook, l’élue a réagi en exprimant un « sentiment d’écœurement, de révolte et d’injustice »

COMORES
Pas facile de faire appliquer l’interdiction des sachets en plastique aux Comores ; pourtant elle est déjà en vigueur.
Le journal Al Watwan explique que « moins d’une semaine après sa promulgation, la loi portant interdiction, commercialisation et production des sachets et emballages plastiques reste encore méconnue chez les vendeurs. Au marché de volo-volo par exemple personne n’avait eu connaissance de cette loi  qui prévoit quand même de lourdes sanctions pénales accompagnées d’amendes. Même son de cloche du côté des supermarchés de la capitale »…
Un vendeur de sacs raconte qu’il a entendu « des rumeurs à propos de l’interdiction des sacs en plastiques. Mais avec cette nouvelle loi, je ne sais pas ce que je vais faire. Pour le moment j’ai environ 70 cartons de sachets à vendre que j’ai achetés en Tanzanie. J’espère pouvoir les écouler le plus vite possible ».
Même méconnaissance de la loi dans les supermarchés où l’on se pose des question sur le comportement de certains clients qui vont protester si on leur explique que les sachets en plastiques sont interdits.