Les habitants de la rue Abdallah Toilibou, près du collège de Sada, sont obligés de rentrer chez eux à pieds. Depuis les fortes pluies du vendredi 3 novembre, cette route en terre est affaissée, parsemée de crevasses. Les riverains doivent garer leurs voitures en hauteur, à une dizaine de minutes de chez eux. « Avec des enfants en bas âges c’est compliqué, se trimballer des courses, des packs d’eau, de là-haut jusqu’ici, c’est insupportable », énumère Sarah, une habitante.
Un peu plus bas dans la rue, deux voitures sont garées dans la cour d’une maison, mais pour en sortir, il faut franchir un trou de plus d’un demi-mètre de profondeur. « C’est ma voiture et celle de mon beau-frère, ça fait une semaine qu’elles sont bloquées là », décrit Abdou Bibi. « En attendant, on essaye de voir avec la famille pour se prêter des voitures ou on fait du covoiturage. » Cette mère de deux enfants ne cache pas sa lassitude face à cette situation : « On se sent démunis et fatigués. Ne plus avoir de véhicule, aujourd’hui, ce n’est pas évident. »
Les regards sont tournés vers l’état du sol, mais aussi vers le ciel, pour observer les poteaux électriques. La plupart sont penchés, des trous ont été creusés par la pluie à leur base. « Le jour où on se retrouve en dessous, ça peut nous tomber dessus », s’alarme Habiba, qui habite à quelques mètres d’un poteau. « Il est retenu en partie par le câble de chez moi, s’il tombe, c’est tout le réseau électrique qui est endommagé. » Certains habitants affirment avoir contacté la mairie pour signaler cette situation. Ils espèrent une réponse et des travaux rapides, tout en appréhendant l’arrivée de la saison des pluies.