Comme si de rien n'était

Des revendications reviennent pratiquement à chaque mouvement de grève. Quelques fois, il s'agit incriminations qui relèveraient d'atteinte à la dignité humaine. Exagérations ou simple moyens de pression ?
Trop cool ! Après trois semaines de grève, d'accusations graves et des dégâts collatéraux impactant le fonctionnement des écoles et d'autres institutions, un accord a été signé à PANIMA.
Les accusations de traitements indignes des travailleurs ; de conditions de travail d'un autre âge; de flicage et d'exploitation sont effacées comme si de rien n'était. Ce n'est pas la première fois que des salariés sortent ces accusations graves pour appuyer des revendications dans une grève à Mayotte.
Combien de fois l'on a entendu parler de mépris et de traitements esclavagistes, quelquefois même de racisme.
Si c'est un jeu, il est malsain, si c'est une stratégie, elle est dangereuse.
Le dialogue social serait au plus mal à Mayotte, selon des responsables syndicaux. La rupture est si profonde que des délégués refusent d'aller siéger dans les instances à la DIECCTE, Direction des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi. On rencontre la même réticence à la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes. Il y aurait là aussi manigance entre les représentants de l'Etat et les patrons de la grande distribution.
Les derniers chiffres de l'INSEE fixent le taux de chômage aux alentours de 30%, le taux le plus élevé de France. Mayotte n'est toujours pas une zone franche globale et enfin, l'Etat est à la fois, le plus grand employeur et le plus grand client pour les entreprises sur le département.
Une situation favorable à toutes les formes de dérives, même les plus improbables :
"Où est-ce qu'ils étaient quand personne ne voulait venir ici ? Nous, nous sommes un peu venus à l'aventure ; sans assurance de rentrer dans nos comptes.", dixit, un patron de la place arrivé à Mayotte il y a plus d'une vingtaine d'années ! Des paroles en direction d'autres entrepreneurs accusés de venir se remplir les poches à Mayotte.
On croyait avoir tout entendu !