Santé Publique France vient de publier les derniers chiffres du VIH à Mayotte : « En 2021, l’ensemble des systèmes de surveillance montrent une augmentation des indicateurs de dépistage des IST et du VIH à Mayotte par rapport à 2020. Ainsi, le nombre de sérologies VIH réalisées en 2021 a augmenté de 23% par rapport à 2020 (116 sérologies VIH pour 1000 habitants en 2021 vs 94 sérologies VIH pour 1000 habitants en 2020)…
Et pour le président de Nariké Msada, les Mahorais n’ont plus peur de venir se faire dépister. Alors forcément, on trouve de plus en plus en plus de cas de séropositivité. C’est presque mathématique.
« Même s’il y a un problème d'accès aux moyens de détection. Elle reste essentiellement
" hospitalocentré " et le seul labo privé est situé à Mamoudzou.
Une des solutions c'est d'aller au plus près de la population ponctuellement pour proposer le dépistage. La prochaine campagne débute le 5 décembre. L’ ARS et les différents acteurs concernés vont lancer la semaine du dépistage. Pendant une semaine ils vont faire le tour de toutes les communes proposer de dépister la population. »
Mais Moncef Moudhoir reconnait que la précarité sociale, 77% de la population vit sous le seuil de pauvreté, un taux de chômage qui avoisine les 35% taux et enfin, la prostitution, sont des facteurs d'amplification du phénomène.
Et pourtant, il y a des raisons d'espérer. Les mentalités évoluent à travers les campagnes de sensibilisation.
« Depuis 4 ans, où nous développons chaque année le 14 février, le jour de la Saint-Valentin, une campagne d'affichage. Sa particularité est qu'elle met en scène des vrais couples dans la vie qui font la promotion du dépistage. Quelques années auparavant, ça aurait été inimaginable de trouver un homme qui aurait accepté de prêter son visage pour être associé au VIH. Aujourd'hui, ce sont de vrais couples, ce ne sont pas des figurants. Ils viennent poser bénévolement, ils ne sont même pas payés. Les mentalités changent dans le bon sens ! »
Enfin, la jeunesse représente environ 65% de la population. Les informations sont au bout de leurs doigts à travers leurs smartphones. « Il y a des choses dans la vie qui qui peuvent être inévitables, mais les infections sexuellement transmissibles sont évitables. C'est à chacun d'assumer ses responsabilités.