La situation sanitaire de Mayotte préoccupe

La situation sanitaire de Mayotte a fait l'objet d’une question au gouvernement et d’une lettre au président de la République 
Le député de Mayotte, Mansour Kamardine a d'abord fait un état des lieux  des personnels soignants :

-          3 fois moins de médecins par habitant que la moyenne ;
-          25 fois moins pour ce qui concerne les médecins libéraux ;
-          1 seul centre hospitalier pour deux cent trente mille habitants ;
-          4 fois moins de spécialités médicales et chirurgicales que la moyenne ;
-          4 fois plus de mortalité infantile que la moyenne ;
-          7,3% des enfants de moins de 5 ans en situation de sous nutrition aiguë ;
-          6 fois moins d’effort financier de la collectivité nationale que la moyenne.

Il a aussi  rappelé que "Mayotte est le plus grand désert médical de France, que les dépenses de santé par habitant sont de trois moins importantes que la moyenne nationale, que les ruptures de parcours de soins sont multiples, que les structures sont surchargées dans des proportions inégalées (+25% d’activité en 3 ans à structure égale) et que les personnels de santé sont en sur-mobilisation établie, que le centre hospitalier est devenu un immense service d’urgence dans lequel il n’y a presque plus de chirurgie programmée."

"A cette situation l'absence de couverture santé pour la plupart des résidents étrangers puisque clandestins et qu’ainsi, la majorité des dépenses de santé publiques engagée à Mayotte, en particulier les 190 millions € de dotations versées au CHM, sont une Aide Médicale d’Etat (AME) de fait qui ne dit pas son nom." a conclu Mansour Kamardine.

En réponse, la Ministre Agnès BUZIN a annonvcé qu’un investissement d’un montant de 172 millions d’euros venait d’être officiellement décidé pour le CHM dont 70 millions consacrés à une première tranche de travaux de construction de 150 lits d’hôpital supplémentaires et de construction de 10 nouveaux blocs de chirurgie.


La deuxième intervention est faite sous-forme de lettre-ouverte de la part des  "Lesinfirmières Encolère" au président de la République:


"Monsieur le Président de la République,
mercredi soir, 6 personnes dont 3 enfants en bas âge ont perdu la vie en traversant en kwassa entre Les Comores et Mayotte.
Lundi soir, ce sont 14 personnes qui se sont retrouvées en situation de détresse quand un pilote de kwassa repéré par les gendarmes à volontairement fracassé son embarcation en la propulsant sur la vedette de forces de l'ordre. Trois nourrissons étaient entrain de se noyer mais les gendarmes se sont jetés à l'eau - en pleine nuit - pour leur porter secours et les sauver, in extremis.
Ces accostages clandestins sont quotidiens à Mayotte, île maintenant envahie avec ce que cela peut engendrer de difficultés lorsque les services publics, et notamment hospitaliers, équipés pour 230 000 habitants en décomptent plus de 500 000.
Vous aviez raison, même sur le ton de la plaisanterie douteuse le 03 juin dernier, monsieur le Président de la République, à Mayotte les kwassas ne ramènent, malheureusement, pas que du poisson.
Depuis 48 heures, le centre hospitalier de Mayotte - en grève illimitée - est barricadé, seules les urgences y sont admises. Les personnels soignants, dont plusieurs de nos collègues, y sont réquisitionnées. Seul (avec st Pierre et Miquelon) hôpital de France à fonctionner avec un budget et non la tarification "T2A", cet établissement est bien évidemment en difficultés financières permanentes du fait de sa sur activité quotidienne. Malgré son rattachement dans le cadre des GHT au CHU de la Réunion (le plus proche hôpital) qui se trouve à 2h10 de vol et quelques 1800 kilomètres.
Monsieur le Président de la République, vos propos malheureux du week end dernier en Guyane au sujet de l'avenir de Mayotte au sein de la République Française, ne sont pas passés inaperçus. Une fois de plus, ils inspirent de la méfiance et certaines de nos collègues, sur place, en ont déduit que : "Macron, banquier avant tout, voit ce que coûte et ce que rapporte Mayotte à la France".
Nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, de faire en sorte que ces français de l'Océan Indien ne soient pas les laissés pour "solde de tous comptes" de la République, une et indivisible."