Les six accusés jugés depuis une semaine à la cour d’assises de Mayotte ont été acquittés ce mercredi 20 septembre de la plupart des faits reprochés. Ils étaient notamment accusés de faits de violences en juin 2019 à Passamainty, d’avoir mutilé un adolescent de douze ans et demi, lui causant une infirmité
permanente à la jambe. Un autre adolescent de 15 ans aurait également été tabassé, mais il n’était pas présent pour le procès.
Ils ont donc été acquittés de ces faits, ainsi que des accusations de vols avec armes. Seul l’un des accusés a été condamné à six mois de prison ferme pour port et transport d’armes blanches. « Aujourd’hui, la justice a été rendue », se félicite maître Cooper, l’avocate du principal accusé. « Il n’y avait pas d’éléments de preuves. Quand il y a des preuves, on condamne, quand il n’y en
a pas, on acquitte. »
Du côté de maître Andjilani, l’avocat de la partie civile, l’adolescent mutilé, c’est une déception, mais pas une surprise. « C’était une enquête bâclée, une affaire très mal gérée par la police. », explique-t-il. « Ce qui reliait les accusés aux faits, ce sont des témoignages de personnes qui ne se sont même pas déplacés à la barre pour s’expliquer. » Il évoque également un « directeur d’enquête venu nous expliquer qu’il ne se rappelait pas de cette affaire. »
Son client, qui a avoué ne pas être en mesure de reconnaître ses agresseurs, a versé une larme au moment du verdict. « Il est effondré, non pas à cause de l’acquittement, mais parce qu’il voulait des réponses et qu’il ne sait toujours qui la rendu infirme », précise l’avocat. De son côté, l’avocat général avait requis des peines allant de 14 ans à 4 ans de prison ferme.