Six détenus sont morts de malnutrition entre août et septembre dans la prison de Mananjary, dans le sud-est de Madagascar selon RFI. Le directeur de l'administration pénitentiaire évoque des "cas isolés" et des détenus qui étaient déjà mal nourris au moment de leur incarcération. Il y a un et demi, le ministère de la justice avait pourtant reconnu durant un colloque qu'il était toujours possible de mourir de faim dans une prison malgache.
La Grande île compte 30.000 détenus, trois fois plus que ses capacités d'accueil. Un prisonnier sur cinq souffre de carences alimentaires. Pour y remédier, l’agence française de développement a déjà versé 10 millions d’euros depuis six ans pour améliorer les conditions de détention. Le budget de l’administration pénitentiaire a plus que doublé en quatre ans. Cette prise de conscience du problème ne l'a en revanche pas encore résolu. Les détenus doivent toujours compter sur leurs proches pour se nourrir convenablement. Après ces six décès, le ministère de la justice malgache a annoncé des livraisons d’huile, de riz et de compléments alimentaires “pour sauver des vies” au sein de la prison de Mananjary.