Pêcher sans aucune formation est interdit en France. À Mayotte très peu ont le diplôme requis. L’intercommunalité du sud prend le problème à bras le corps. Elle a sélectionné 24 personnes qui exerçaient le métier sans être qualifiées. Elles suivent désormais une formation depuis le 16 janvier afin d’être en règle. Mais tous n’ont pas les mêmes aptitudes… « Il y a deux catégories de stagiaires. Certains parlent français et d’autres pas du tout. Pour ces derniers on se demande ce qu’ils vont devenir. Est-ce qu’ils vont obtenir ce qu’ils veulent ? », S’interroge Said Mikidachi, un pêcheur de Bandrélé.
Parmi les 24 formés, 13 pourraient décrocher un certificat d’aptitude au commandement petite pêche et devenir capitaine, puisqu’ils sont français. Les autres, dont la plupart est de nationalité étrangère, pourront prétendre à un brevet de mécanicien. Problème : les mécaniciens ne peuvent naviguer seuls.
Respecter la réglementation
Se mettre en conformité avec la réglementation, un travail de longue haleine pour les pécheurs. L’intercommunalité du sud à l’initiative de cette formation se dit prête à les accompagner. « Il y aura un autre suivi pour le matériel car on sait que les embarcations qu’ils ont aujourd’hui ne leur permettent pas d’exercer en toute légalité cette activité. On va les accompagner pour qu’ils puissent avoir des embarcations qui respectent les normes », affirme Chanrani Abdou, le 7ème vice-président de l’intercommunalité du sud en charge de la mobilité et des transports.
D’une durée de 5 mois, la formation s’achève le 16 juin prochain. Si le projet porte ses fruits, il pourrait être dupliqué dans d’autres communes.