Dans une réponse à une question écrite du député de Mayotte Mansour Kamardine (LR), publiée le 20 février au Journal Officiel, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb informe je cite "afin de cibler de manière optimale les phénomènes de délinquance, le gouvernement étudie la mise en place d'une zone de sécurité prioritaire à Mayotte". C’était le 25 février 2018.
(L’instauration de zones de sécurité prioritaires a pour but d’assurer une sécurité de proximité dans les quartiers les plus sensibles. Les ZSP sont un schéma d'action dans les quartiers touchés par la dégradation de l’ordre et de la tranquillité publics.)
Depuis, la situation ne s’est pas améliorée à Mayotte. Les actes de violences sont toujours aussi nombreux.
Le député avait alors parlé de guerre civile qui couvait à Mayotte et de risque de réactions violentes de la part de la population. Estelle Youssoufa, députée de la deuxième circonscription de Mayotte ( groupe LIOT ) a dit pratiquement la même chose. Le ministre des outremer lui a fait un rappel à la loi en guise de réponse : « en France, personne n’a le droit de se faire justice lui-même ».
De son côté, le maire de Mamoudzou, parle de terrorisme et a demandé la mobilisation de l’armée.
Les élus de Mayotte, dans leur grande majorité, quelque soit l’orientation politique, ont pris la mesure de la situation d’insécurité dans laquelle se trouve le 101ème département français. La population a elle aussi dit sont ras-le-bol à travers de nombreuses manifestations.
L’éducation est impactée avec l’insécurité autour des transports scolaires. Il y a comme un décalage d’appréciation de la situation entre les habitants de Mayotte, leurs élus et les différents gouvernements successifs.
William Baillif, directeur adjoint du transporteur Matis, était l’invité de Zakweli ce lundi. Il a fait le bon constat en affirmant que : « Les problèmes arrivent plus vite que les solutions. » Un constat qui est valable dans beaucoup de domaine à Mayotte, un manque de projection et d’anticipation.