Taslima Soulaimana salue l’initiative de l’association Mlézi Maore d’avoir organisé une projection et un débat sur les grossesses juvéniles : « C’est une réalité encore taboue. Il faut changer le regard, car souvent on entend les gens demander ‘pourquoi elle a fait ça’ ? On oublie que derrière, il y a un homme ».
Selon la déléguée, il faut sensibiliser non seulement les jeunes mais aussi les adultes. Les enfants n’arrivent pas à en parler avec leurs parents, comme les parents n’arrivent pas à en parler avec leurs enfants ». S’agissant des mariages précoces, « on peut faire des signalements » dit Taslima Soulaimana. Elle déplore que « des victimes se retrouvent mariées à leur bourreau », et rappelle que la majorité sexuelle est à 15 ans, « avoir une relation sexuelle avec un mineur de moins de 15 ans est une infraction aux yeux de la loi ».
Abordant le thème de la prostitution, la déléguée aux droits des femmes insiste sur le fait que les femmes qui se prostituent sont considérées comme victimes : « quand il y a une victime, il y a un auteur. L’auteur c’est le client. Il faut dénoncer les clients des prostituées… Il n’y aurait pas de prostitution s’il n’y avait pas de clients ».
Interrogée sur la polygamie persistante à Mayotte, Taslima Soulaimana estime que « ce n’est pas normal parce que la femme n’est pas respectée », mais c’est selon elle « une histoire de consentement… Moi, Taslima Soulaimana, je ne peux pas dire : c’est comme ça, on va faire comme ça ».