Face aux violences conjugales, l’ACFAV aide les victimes à travers des ateliers
208.000 victimes de violence conjugale, recensées en France en 2021. La majorité réside en outre-mer. Mayotte détient un taux de 6,3% pour 1.000 habitants.
Ici dans les locaux de l’ACFAV, un groupe s’est créé. La dizaine de femme présente interagit comme une famille. Elles se connaissent toutes. Difficile d'imaginer que derrière ces rires se cachent pourtant des blessures, car elles sont toutes d’anciennes victimes de violences.
L’atelier de ce jour a pour objectif de les aider à reprendre confiance en elles et à se réinsérer dans la société. L’activité est initiée par le pôle EVARS (l’espace de vie affectif, relationnel et sexuel).
“L’atelier aide beaucoup pour évoluer et voir comment on peut vivre ensemble même hors hébergement”.
Vanilla, 22 ans, est hébergée par l’ACFAV. Elle raconte son ressenti “ Depuis que je suis ici, je découvre des choses, j’ai une nouvelle famille. Ce sont mes amies. L’atelier aide beaucoup à évoluer et voir comment on peut vivre ensemble, même hors hébergement ”.
À côté de Vanilla, se dresse Elina, une mère célibataire de 23 ans. Elle vient aux ateliers pour ne pas faire face à ses pensées, toute seule “La première fois, que je suis venue à l’atelier, c’est parce que j’avais besoin d’aide, j’avais du mal à exprimer ce que j’ai subi. Maintenant je me sens mieux ”. Elina avait 20 ans, quand elle a reçu les premiers coups de son ex-mari. Après trois années de souffrance, elle a toujours peur de lui.
J’ai vraiment envie de quitter Mayotte pour ne plus le croiser
Ces femmes ne sont pas les seules victimes de violence, ayant trouvé refuge à l'ACFAV. L’association a recensé 233 victimes de 2022 à début 2023. 73% des victimes sont jeunes entre 19-45 ans et 10% sont des mineurs.
Mais, précise Malika BOUTI, conseillère conjugale et familiale à l’ACFAV. “Ce sont plutôt les femmes qui sont souvent victimes de violences conjugales, on reçoit tout le monde sans discrimination, donc l’année dernière nous avons reçu 194 femmes et 3 hommes”.
Les signalements sont en hausse dans le département, mais restent en deçà de la réalité.
Ici à Mayotte, peut-être particulièrement la violence conjugale et sexuelle reste un tabou mais la parole se libère de plus en plus.