Un jeune de 22 ans a été tué à son domicile ce samedi 15 juin à M'tsapéré Bonovo. C'était vers 18h, au moment de la prière. "Il faisait une sieste et j'ai entendu la porte claquer. J'étais concentrée sur ma prière, je ne me suis pas inquiétée", raconte la tante de la victime, assise sur une natte près de la case en tôle. "J'ai entendu crier 'tuez-le! Tuez-le!', je suis sortie et j'ai vu un homme arriver, et un autre avec un couteau qui lui assénait plusieurs coups. Il était allongé par terre, il n'arrivait plus à parler."
Du sang séché reste visible au sol devant la porte de sa chambre. "J'ai mal au cœur, parce que j'étais sorti avec mes enfants et on m'a appelé pour me dire que mon fils a été poignardé", explique sa mère, la voix nouée par l'émotion. "Je demande à ses amis de ne pas le venger. Je ne sais pas pourquoi on lui a fait ça, je n'ai rien remarqué dans son comportement qui pourrait justifier ça." Elle souhaite également pouvoir récupérer le corps de son fils. Une délégation de la mairie s'est rendue sur place pour expliquer que le corps sera rendu après l'autopsie et présenter ses condoléances à la famille.
Des affrontements entre bandes
"Nous comptons sur les forces de l'ordre pour sécuriser la commune, sur ces violences qui se multiplient sur le territoire", déclare Fatima Msoili, porte-parole du conseil municipal de Mamoudzou. Dans le quartier, des riverains racontent avoir vu des jeunes roder le matin du drame. L'un d'eux ajoute qu'ils lui ont demandé où habitait la victime. "Je ne suis pas tranquille du tout, si j'avais une maison ailleurs, je partirai tout de suite, mais on n'a pas le choix", résume une habitante.
Deux heures avant le drame, quatre jeunes ont été blessés à coups de machette dont trois grièvement de l'autre côté du quartier, sur un terrain à la frontière avec Doujani et Mrowahandra. Deux enquêtes ont été ouvertes ce samedi : l'une pour meurtre en bande organisée et l'autre pour violences aggravées. Depuis cinq mois, le secteur est devenu le théâtre d'affrontements entre bandes de quartiers voisins selon des habitants. Plusieurs riverains ne souhaitent pas s'exprimer publiquement, par crainte des représailles, mais racontent être victimes de vols ou de dégradations de leurs véhicules. Certains propriétaires ont même installé des portes dans des ruelles pour éviter que les jeunes n'y passent.