À la suite de la mort d’un jeune homme de 24 ans, la communauté congolaise a exprimé son mal-être en manifestant devant l’association Solidarité Mayotte.
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« Un jour Dany est rentré chez un ami, il a enlevé sa ceinture et il s’est pendu. » Kenor Keny Boulou, 25 ans, est bouleversé. Le mardi 30 juillet il manifeste avec une cinquantaine de ses compatriote. Ils ont décidé de se réunir devant les locaux de l’association Solidarité Mayotte, qui apporte un accompagnement aux demandeurs d’asile de l’île. Moins d’une semaine auparavant Dany Lufundula, jeune mécanicien congolais de 24 ans, s’est suicidé. Selon ses amis il déprimait suite à un rejet de sa demande d’asile.
Solidarité Mayotte est un point de repère pour les demandeurs d’asile qui sont renvoyés vers elle. « On vient demander de l’aide pour récupérer le corps et financer des funérailles. », explique Kenor Keny Boulou. Un enterrement coûte cher et la plupart des membres de la communauté n’ont pas le droit de travailler.
« Après notre arrivé on reçoit trente euros par mois pendant six mois, rajoute Joyce. Après plus rien, mais on n’a pas le droit de travailler. » Alors beaucoup vendent quelques oignons pour essayer de gagner un peu d’argent.
Et la colère monte. « C’est le ventre qui a faim ! », crie un participant. « Qui accepterait de traverser cette mer pour un papier ? Là-bas on est en danger de mort, ici la vie est impossible. » Au bout de quelques heures la manifestation se disperse dans le calme. « Regardez autour, personne ne va bien, conclut Kenor Keny Boulou. Cette situation rend fou ! »
Solidarité Mayotte est un point de repère pour les demandeurs d’asile qui sont renvoyés vers elle. « On vient demander de l’aide pour récupérer le corps et financer des funérailles. », explique Kenor Keny Boulou. Un enterrement coûte cher et la plupart des membres de la communauté n’ont pas le droit de travailler.
« Après notre arrivé on reçoit trente euros par mois pendant six mois, rajoute Joyce. Après plus rien, mais on n’a pas le droit de travailler. » Alors beaucoup vendent quelques oignons pour essayer de gagner un peu d’argent.
Les manifestants étaient à bout. Embourbés dans les difficultés administratives liées aux demandes d’asiles, ils font part d’un quotidien difficile. Joyce aussi commence à craquer : « On attend pendant des mois d’avoir une réponse de la préfecture pour pouvoir faire les papiers. On les relance sans cesse mais il n’y a pas de réponse. En attendant, on est tous des morts-vivants ici. Je commence à perdre mes amis. Dany n’est pas le premier à avoir tenté de se suicider. Mais on n’a pas pu le rattraper à temps. »"C'est le ventre qui a faim"
Et la colère monte. « C’est le ventre qui a faim ! », crie un participant. « Qui accepterait de traverser cette mer pour un papier ? Là-bas on est en danger de mort, ici la vie est impossible. » Au bout de quelques heures la manifestation se disperse dans le calme. « Regardez autour, personne ne va bien, conclut Kenor Keny Boulou. Cette situation rend fou ! »