Daniel Zaïdani était jugé ce mardi 19 mars pour détournement de fonds publics, pour des faits survenus en 2012 quand il était président du conseil général. Le parquet a requis une peine d'un an de prison avec sursis, 40.000 euros d'amende et une privation de droits civiques pendant cinq ans. Le procureur a également requis deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour Alain Kamal Martial Henry, le directeur du service culturel à l'époque, et Alhamidi Aboubacar, son directeur de cabinet. Le délibéré sera rendu le 30 avril.
Des concerts de Sexion d'Assaut
La justice reproche à l'élu et à l'ancien directeur du service culturel d'avoir financé en septembre 2012 sur le budget du département les billets d'avion et un cachet de 45.000 euros pour un concert du groupe Sexion d'Assaut à Diego Suarez à Madagascar. Quelques jours plus tôt, le groupe était en concert à Mayotte pour le festival Intermizik.
Daniel Zaïdani et son ancien directeur de cabinet sont aussi accusés d'avoir acheté, avec le budget du département, deux véhicules à hauteur de 70.700 euros sans passer par des appels d'offres. Des voitures qui n'étaient utilisées que par d'anciens élus de la majorité, parfois dans des cadres privés. A l'audience, le conseiller départemental de Pamandzi s'est défendu, en expliquant que ces pratiques se faisaient bien avant sa mandature et qu'il n'avait pas à répondre des agissements d'anciens élus.
Un foutari à 5.000 euros
Le troisième volet de cette affaire impliquant Daniel Zaïdani est le financement par le département à hauteur de 5.000 euros d'un foutari à son domicile, à Pamandzi, réunissant 200 convives. Il s'agissait des notables de la commune et des élus, s'est justifié l'ancien président du conseil général, qui explique qu'il ne s'agissait donc pas d'un repas dans un cadre privé. Les autorités préfectorales n'avaient pas été invitées car il aurait été compliqué, selon lui, de demander à des personnes qui n'y sont pas habituées de rester plusieurs heures assises par terre.
En fin d'audience, Daniel Zaïdani a fini par reconnaître avoir failli dans la surveillance des actes qu'il a signé, rejettant ainsi la responsabilité de ces "erreurs" sur son administration. "On lui reproche beaucoup de petites choses et on a démontré qu'en réalité rien ne tenait", explique son avocat, maître Jorion. "Les réquisitions sont très loin du maximum possible, ce qui montre que même le procureur reconnait qu'il n'y a pas grand chose. Il n'y a pas d'enrichissement personnel, ni de plainte du département, je crois que c'est avant tout un soulagement pour Daniel Zaïdani d'avoir enfin pu s'expliquer."