Un barrage sur la route nationale pour protester contre le projet d'installation d'un camp de migrants à Kaweni

Les manifestants ce lundi matin à Kawéni pour proster contre le projet d'installation d'un camp de migrants à Kawéni
Une quinzaine de manifestants ont installé un barrage ce lundi matin au niveau du rond-point SFR sur la route nationale pour protester contre l'installation d'un camp de migrants par l'État à Kaweni. En parallèle, plusieurs actions ont été organisées ces derniers jours pour demander le départ des derniers migrants hébergés dans des établissements scolaires.

Un barrage a été installé peu avant 7h ce lundi 20 janvier sur la route nationale de Kawéni, juste après le rond-point SFR. Une quinzaine de manifestants protestent contre le projet d'installation par l'État dans le village d'un camp pour les demandeurs d'asile et réfugiés, toujours hébergés actuellement dans certains établissements scolaires depuis le passage du cyclone Chido. Ce camp devrait être situé à proximité du lycée des Lumières, dans le périmètre du chantier de renouvellement urbain de la municipalité.

Le barrage installé ce lundi à Kawéni pour protester contre l'installation d'un camp de migrants

"On a appris très tôt ce matin que leur arrivée au gymnase du lycée des Lumières était imminente", explique un manifestant, se présentant comme membre d'un collectif de Kaweni. "On ne peut pas déplacer un problème d'un côté pour en créer d'autres ailleurs. Leur arrivée va stopper nette l'évolution du chantier." La police est rapidement intervenue pour demander la levée du barrage dans une ambiance tendue. "On est là pour faire comprendre au préfet que la priorité devrait être ailleurs, Mayotte ne peut pas accueillir tout le continent africain", poursuit-il.

Le préfet défend une mesure "temporaire qui ne dure pas"

Le représentant de l'État, François-Xavier Bieuville, s'est rendu sur place pour défendre une mesure "temporaire qui ne dure pas" auprès des manifestants. "Il me faut le temps des aménagements, notamment des terrains où il faut un peu de terrassements, une fois que c'est terminé, je peux installer des sanitaires, des tentes, de l'électricité, des choses qui permettent de recevoir du monde", explique le préfet. "C'est ce temps-là que je vous demande, si je n'ai pas ça, on retrouve dans une situation bloquée, avec des migrants que je devrais relâcher dans la nature parce que je n'ai pas d'autre choix."

Le préfet s'est rendu sur place pour échanger avec les manifestants

La mairie de Mamoudzou s'était également opposée à ce projet dans un courrier adressé au préfet. "L'expérience a montré qu'engager ce type de projet dans une zone de chantier non réceptionnée, impossible à maîtriser en termes d'ordre public, revient à remettre en cause non seulement le projet prévu sur le site lui-même mais également tous les autres projets environnants", écrit Ambdilwahedou Soumaila. Plusieurs autres sites ont été proposés par la municipalité : des terrains à Disma à Kawéni, au Hauts-Vallons, mais aussi deux terrains à Tsoundzou 2. "Qu'il n'y ait pas de crainte, je m'engage à sécuriser le périmètre et de mettre les moyens, l'opération ANRU est une priorité pour Kawéni et l'a toujours été", a précisé le préfet. "Je suis un enfant de professeur, préserver la scolarisation des élèves est un impératif."

Alors que le personnel de l'éducation nationale fait sa rentrée administrative ce lundi 20 janvier, une semaine avec celle, progressive et de dégradée, des élèves, plusieurs manifestations ont été organisées ces derniers jours pour demander l'évacuation des derniers établissements scolaires occupés. C'est notamment le cas du collège de Kwalé et surtout du lycée Younoussa Bamana, ciblé par le collectif des citoyens de Mayotte 2018. Une manifestation a également été organisée ce dimanche soir devant le collège Zena M'déré de Petite-Terre.