La commune de Tsingoni est en deuil. Dans la soirée de ce lundi 12 février, un habitant âgé de 39 ans a trouvé la mort dans des circonstances dramatiques à proximité du cimetière.
Il a été mortellement poignardé par un jeune qui se trouvait sur son terrain avec d'autres individus de son âge.
Pas de lien avec les mouvements sociaux, selon le procureur
Lorsque la victime leur a demandé de quitter les lieux, une partie des jeunes visiblement sous l'emprise de substances ont pris la fuite, mais d'autres sont restés et l'un d'eux lui a alors porté un coup de couteau au niveau de l'abdomen.
Selon nos informations, l'auteur présumé des faits s'est rendu dans la soirée aux forces de l'ordre. Il est actuellement entendu dans le cadre de la garde à vue à la brigade de gendarmerie de Sada. Il s'agit d'un jeune de 20 ans qui vit dans le quartier et qui est défavorablement connu des services de justice.
Le parquet de Mamoudzou indique que "l'auteur, comme la victime, sont de nationalité française et, au regard des premiers éléments de l'enquête, les faits apparaissent sans lien avec les mouvements sociaux actuels".
L'appel au calme des proches de la victime
Les obsèques de la victime ont réuni des centaines de personnes ce mardi 13 février, dans la matinée. L'homme qui a trouvé la mort était connu pour son soutien au mouvement des barrages, où il était très actif depuis trois semaines.
Originaire de Tsingoni, Mohamadi, -c'est le prénom de la victime-, laisse derrière lui quatre enfants. Cet ancien moniteur d'auto-école était très investi dans le tissu associatif de la ville. Son frère demande aujourd'hui que justice soit faite, tout en appelant au calme dans la commune.
"Toute une population endeuillée à Tsingoni"
Dans la nuit de lundi, les tensions étaient en effet vives après le drame. Il était question d'une expédition punitive mais un important travail de médiation a été initié sur place, ce qui a permis d'apaiser la situation, indique Abdou Badirou, le porte-parole des forces vives.
"On a rappelé qu'il ne fallait pas se venger et qu'il fallait au contraire se calmer", poursuit-il en ajoutant que suite à ce tragique décès, "c'est toute une population qui est endeuillée à Tsingoni mais aussi à Mayotte".
"Les barrages vont continuer"
Abdou Badirouen a aussi déclaré que les barrages allaient se poursuivre. "Ca va continuer parce que les forces vives et la population défendent cette cause".
Suite aux obsèques de ce mardi matin, les barrages de Tsingoni et de Combani ont été exceptionnellement levés afin de permettre aux habitants et aux barragistes d'aller se recueillir. Mais les barrages sont de nouveau actifs depuis 13h.