COMORES : Un médecin militaire contraint de recevoir une deuxième dose le même jour

Maoulida Mondoha, un jeune médecin militaire se fait administrer de force une dose de vaccin anti-Covid, quelques heures après en avoir reçu une première dans un hôpital civil, à Moroni. L’affaire fait grand-bruit. Si l’officier est hors de danger, l’affaire continue à susciter la polémique. 

Alors que le pays poursuit sa campagne vaccinale pour lutter contre le Covid-19, une affaire survenue le 28 juillet dernier suscite la polémique. Un jeune médecin militaire répondant au nom de Maoulida Mondoha reçoit deux doses du vaccin chinois Sinopharm, le même jour, à Moroni, la capitale.

Mon neveu travaille à la Santé militaire (établissement hospitalier géré par l’armée, ndlr) et devait y recevoir sa première dose le mercredi. Ayant pris connaissance que l’équipe qui devait effectuer la vaccination était en mission à l’extérieur, il s’est rendu à l’hôpital El-Maarouf pour se faire inoculer le sérum 

a témoigné Ahamada Tadjiri, oncle du médecin et dermatologue de son état. Mal lui en a pris. Arrivé sur son lieu de travail, sa hiérarchie le contraint à recevoir « une vraie première dose, le certificat de vaccination qu’il présente pour prouver sa bonne foi est déchiré par le Dr Naoufal-Boina, médecin-chef de la structure », a poursuivi notre interlocuteur. 

« Mon neveu s’est laissé faire pour éviter d’éventuelles représailles », a-t-il ajouté. Juste après, « nous l’avons immédiatement hospitalisé pour une observation de 24h00. Sur le plan neurologique, aucun problème n’a été décelé. Mon neveu se porte bien heureusement », assure le Dr Tadjiri. Un duplicata du certificat de vaccination a été délivré à la demande de la famille du jeune officier.

Maoulida Mondoha est présenté comme un anti-vaccin

Cette version est contredite par une source de la Santé militaire qui a requis l’anonymat.  « Écoutez, durant une semaine, cet officier- médecin a refusé de se faire vacciner alors qu’une note du chef d’État-major oblige tous les militaires à le faire. Il était décidé qu’il se fasse administrer le sérum mercredi ici à la Santé militaire et comme par hasard ce même jour, il nous présente un certificat de vaccination délivré par un autre établissement hospitalier dans lequel il n’avait pas le droit de se rendre », a accusé notre interlocuteur.

Celui-ci ne croit pas une seule seconde « qu’il s’est fait injecter une première dose à El-Maarouf, son certificat ne constitue aucunement une preuve,», a précisé notre source. En un mot comme en mille, notre source pense que le certificat présenté était un faux. Et affirme que le jeune médecin « est un anti-vaccins Covid-19 ».  

Aucun texte ne contraint les citoyens à se faire vacciner. En revanche, l’Office de la Radio et Télévision des Comores (Ortc) a « obligé » son personnel à se faire injecter le 15 juillet dernier. « La consigne fut suivie même par les plus réfractaires au vaccin de peur de se faire licencier ». Le délai pour la deuxième injection de Sinopharm est de 28 jours.