Une 6e campagne pour les droits de l’enfant à Mayotte

Affiche des Droits de l'enfant du Collectif CIDE Mayotte
Ce lundi marque le coup d’envoi de la 6e campagne pour les droits de l’enfant à Mayotte. Deux mois d’actions pour sensibiliser notamment aux violences sexuelles et libérer la parole. Si la situation s’améliore, il reste encore beaucoup à faire selon son organisatrice.

La 6e campagne pour les droits de l’enfant débute à Mayotte ce lundi 18 septembre. Pendant deux mois, des actions de sensibilisation seront menées par l’Éducation nationale, le milieu associatif ou encore des artistes, notamment sur la question de la lutte contre les violences sexuelles. Un programme qui a déjà porté ses fruits : le nombre de signalements dans l’Éducation nationale a augmenté d’un tiers, les signalements à la justice ont triplé en cinq ans.

On était à un millier de signalements avant la campagne, là on est autour des 3.000

Précise Lydia Barneoud, la directrice de l’association Haki za Wanatsa, organisatrice de cette campagne. « C’est assez inédit, on est le seul département à avoir connu une telle augmentation. » Selon elle, c’est dû « à la campagne, à la diffusion de clips sur Mayotte la 1ère, aux 3.000 affiches, aux interventions dans les écoles, les communes, les associations. » Des résultats encourageants, mais qui restent « très peu par rapport aux violences subies chaque jour sur le territoire. »

Un manque de structures d’accueil

Selon la directrice, libérer la parole n’est pas suffisant s’il n’y a pas un accompagnement des victimes et des conséquences judiciaires pour les agresseurs. « Dans 70% des cas, les victimes ont déjà parlé une fois », ajoute-t-elle. « Il faudrait des structures d’accueil pour les enfants, les mamans et puis pour les agresseurs, car ce serait plutôt à eux de quitter le foyer. » Elle prend pour exemple la création en 2021 d’un centre de prise en charge des auteurs de violences conjugales (CPCA)  à Tsoudzou et géré par l’association Mlezi Maore. « Il peine à se lancer, mais il a le mérite d’exister », commente Lydia Barneoud, 

On va dire que les choses avancent petit à petit, mais trop lentement.

C’est le deuxième objectif de cette campagne : sensibiliser la société civile, mais aussi les pouvoirs publics. Pour cela, l’ensemble des actions de sensibilisation organisées durant ces deux prochains mois seront valorisées le 20 novembre, la date anniversaire de la convention internationale des droits des droits de l’enfant, dans les établissements, associations et communes partenaires.

Une délégation mahoraise participera également pour la première fois aux États généraux des Droits de l’enfant à l’assemblée nationale le 8 novembre.