Face à une rentrée scolaire dégradée plus de six semaines après le cyclone Chido, de nombreuses familles ont fait le choix de poursuivre la scolarité de leurs enfants ailleurs. "1.300 élèves sont scolarisés hors de Mayotte", a annoncé la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne ce jeudi 30 janvier. "On a recensé toutes les Académies, il y a des places, il y a aussi des solutions en internat et je précise que le transport sera pris en charge ceux qui souhaiteront poursuivre leur scolarité dans l'Hexagone." Un décret a été publié au Journal officiel le jour même, instaurant qu'"à titre exceptionnel, une aide au déplacement est versée au profit des élèves de l'enseignement du second degré" inscrits à Mayotte et "ne pouvant terminer leur scolarité" du fait des dégâts provoqués par le cyclone.
Cette aide sera versée sous la forme "d'une prise en charge du coût du titre de transport aérien aller-retour" de l'élève. Le retour est déjà prévu puisque cette aide est conditionnée : l'élève devra revenir à Mayotte avant le 1er septembre 2025. Les parents, ou du moins les "personnes physiques régulièrement établies ayant autorité sur l'élève éligible", devront fournir un justificatif de l'impossibilité de poursuivre sa scolarité dans le département, d'une inscription dans un autre établissement et que les "conditions matérielles d'accueil et d'hébergement de l'élève" sont "satisfaisantes."
Si Élisabeth Borne et le recteur de Mayotte ont précisé que 90% des enseignants étaient présents sur le territoire, le ministère de l'Éducation nationale annonce en revanche à l'agence de presse AEF que "85 % des personnels du 1er degré et 75 % du second degré sont présents sur l’île." La ministre a précisé qu'il "y a beaucoup de personnes qui sont prêtes à prêter main-forte à leurs collègues ici à Mayotte." Reste à savoir comment les accueillir et les héberger. Parmi les renforts prévus, on compte notamment 22 inspecteurs généraux, personnels de direction, conseillers techniques et un ingénieur régional pour "gérer la crise et accompagner l’organisation de la rentrée."