Parmi les journalistes des provinces françaises qui ont mené cette interview, celle de la Dépêche du Midi de Toulouse raconte que le président porte encore les stigmates de la campagne présidentielle, « les cernes ont disparu mais les joues sont encore creusées ». Emmanuel Macron s’est démené ces derniers jours pour sa tentative de médiation sur le conflit ukrainien. Il a aussi préparé l’après-législatives dans la perspective d’une victoire de sa majorité.
Le pouvoir d’achat, la réforme des retraites, la transition énergétique, la souveraineté alimentaire, la ré-industrialisation, sont les priorités qu’il affiche. Il dit vouloir pour cela « une majorité stable et sérieuse », et que les Français confirment leur choix de la présidentielle. Il reconnait qu’il n’y a pas d’état de grâce dans une telle réélection : « il n’y aura pas de semaines folles » dit-il.
Emmanuel Macron annonce un « Conseil National de la Refondation »
Le concept rappelle la fin de la dernière guerre en France quand le Général de Gaulle avait créé le Conseil National de la Résistance. Emmanuel Macron assume la comparaison : « Je veux réunir les forces politiques, économiques, sociales, associatives, les élus des territoires et des citoyens tirés au sort » dit-il, « ce sera l’instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes ».
Il énonce les mesures d’urgence pour épargner les Français les plus touchés par les augmentations de prix. Le Président soutient l’idée d’un chèque alimentaire pour les ménages modestes, et d’un dispositif ciblé pour l’essence pour les « gros rouleurs » dès cet automne. En attendant, le gouvernement va poursuivre son aide actuelle de 18 centimes par litre.
Pour la suite, il dit que la réforme des retraites entrera en vigueur dans un an, à l’été 2023. La revalorisation des salaires des enseignants est confirmée, mais il y aura aussi une refonte profonde du système éducatif : La responsabilisation et l’autonomie des chefs d’établissements, le retour des maths en 1ère… etc.
Si la « NUPES » gagne, Emmanuel Macron craint le pire
« Je vois dans le projet de Jean-Luc Mélenchon, ou de madame Le Pen, un projet de désordre et de soumission ». Précisément, il parle de soumission à la Russie. Le Président tacle au passage l’ambition de Jean-Luc Mélenchon de devenir 1er Ministre alors qu’il ne se présente pas lui-même pas aux législatives : « Il y a une constitution.
Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas. Le président choisit la personne qu’il nomme Premier Ministre en regardant le parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au Président ».