Une nouvelle opération de décasage à Mtsamoudou

Décasage à Mtsamoudou ( Novembre 2023)
34 habitations illégales sont démolies à partir de ce mardi 14 novembre à Mtsamoudou, sur la commune de Bandrélé. Parmi les onze familles concernées, neuf ont refusé les propositions de relogement de la préfecture. Une autre opération de décasage est déjà prévue dans le même secteur le mois prochain.

La préfecture a organisé une nouvelle opération de démolition d’habitations illégales ce mardi 14 novembre. 34 cases en tôles ont été démolies près du stade de foot de Mtsamoudou, sur la commune de Bandrélé. Cela concerne une soixantaine d’habitants, soit onze familles. « Individuellement, avec les familles qui le veulent, on les accompagne avec une proposition de mise à l’abri, une proposition d’hébergement et une proposition d’accès au logement avec le temps, quand ça se met en place », précise le préfet Thierry Suquet. Pourtant, seules deux familles ont accepté ces propositions, les autres sont simplement parties.

Décasage à Mtsamoudou ( Novembre 2023)

Elles n’étaient pas présentes quand leurs cases réduites à un tas de tôles ont été évacuées par les pelleteuses. De l’autre côté du stade, des riverains sont attroupés pour observer le ballet des camions et des véhicules de la gendarmerie. Ils appréhendent le mois prochain, quand leur tour viendra. Cette fois, une soixantaine de cases environnant le terrain seront détruites. Les familles ont déjà reçu des propositions de relogement. « Ils me proposent un logement à Cavani, à Mamoudzou. Si je dois aller là-bas, je préfère dormir sur le terrain de foot. Mes enfants sont nés ici, ils sont scolarisés ici, ils votent ici. Toute leur vie est ici », se désole une grand-mère, qui habite ici avec ses trois filles et ses quatre petits-enfants.

Elle compte déjà reconstruire une case dans le même secteur, une fois son logement démoli. « S’ils me proposent un logement, il faut que ce soit une maison où je pourrai vivre tranquillement longtemps, même si je dois payer un loyer », raconte une autre habitante. « Mais m’envoyer jusqu’à Tsountsou, ça non, c’est là qu’il y a les délinquants. » Elle est loin d’être la seule à présenter la commune de Mamoudzou comme étant dangereuse comparée à ce quartier, et à vivre ces opérations de démolition comme une injustice. Malgré le refus des propositions de relogement, les décasages vont se poursuivre. Depuis le début de l’année, 650 cases ont été démolies, l’objectif étant d’atteindre un millier d’ici la fin de l’année.