« La primaire, c’est terminé. C’est une machine à perdre, on le voit chez nous, on le voit aussi au PS » ce cri du cœur a été lancé hier par la députée européenne LR Nadine Morano.
Il est vrai que les deux grands partis, grands par leur représentation parlementaire et dans toutes les instances régionales départementales et les villes, ces deux grands partis que sont le PS et Les Républicains ont vu leurs candidats laminés à l’issue du premier tour.
Moins de 5% pour Pécresse, moins de 2% pour Hidalgo, même pas de quoi rembourser les frais engagés dans leur campagne. De là beaucoup de dirigeants des deux partis tirent la conclusion que la primaire est effectivement une machine à perdre.
La primaire est aussi accusée d’être une machine à diviser
Il faut se souvenir de la crise de nerfs chez les Républicains quand Xavier Bertrand avait annoncé qu’il se présenterait à l’élection présidentielle avec ou sans l’accord de son parti. Sûr de sa popularité, il pensait pouvoir se passer de l’investiture des LR. Avait-il raison ou tort ? On ne le saura jamais. Devant la menace de se voir opposer un autre candidat républicain, au risque de planter le parti dès le premier tour, il a fini par céder.
L’organisation de cette primaire a donné lieu elle aussi à des crises de nerfs. Il y eu des soupçons d’irrégularité quand a vu soudainement gonfler les chiffres d’adhésion aux LR à Nice chez Eric Ciotti, en Rhône-Alpes chez Michel Barnier, ou chez Valérie Pécresse. Le journal « Libération » avait même dénoncé la présence d’électeurs fictifs ou même décédés. Des recrutements à Mayotte notamment, avaient fait l’objet de soupçons. Valérie Pécresse a gagné assez largement cette primaire, pour finalement s’effondrer dans les urnes.
Chez les socialistes pourtant, ce système de primaire a déjà bien marché dans le passé
La candidature de François Hollande issue d’une primaire en 2011 l’a conduit à la victoire l’année suivante. C’est ce qui a inspiré les Républicains. Ils ont adopté le même système pour l’élection de 2017. Ils avaient choisi François Fillon, et cela a capoté pour d’autres raisons.
En 2017, il y a un autre exemple de primaire laborieuse au PS qui avait désigné Benoit Hamon, lequel avait échoué avec 6% des voix. Celle des écologistes cette année a aussi beaucoup divisé. Donc on pense de plus en plus à abandonner ce système à l’américaine assez récent en France, pour revenir à la pratique de « l’homme fort » qui s’impose naturellement. Deux personnalités l’ont bien compris : Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.