La Première ministre Élisabeth Borne est revenue sur sa journée de visite à Mayotte et sur ses annonces pour répondre aux nombreux défis de l'archipel dans un entretien à Mayotte la 1ère.
"Il faut qu'on accentue notre action" sur la sécurité
"Les sujets de la sécurité sont revenus tout au long de la journée, je sais que les attentes sont très fortes", concède la Première ministre. "On va mettre les moyens nécessaires, on a déjà des forces mobiles supplémentaires." Élisabeth Borne propose notamment "de refaire des opérations coup de poing sur ces questions de violences, mais aussi sur la question de l'habitat illégal et de la lutte contre l'immigration illégale."
"Il faut qu'il y ait aussi des enquêtes et des magistrats. S'il y a besoin d'en mettre davantage, on en mettra davantage", assure la cheffe du gouvernement. Concernant la demande du président du département pour la mise en "d'un état d'urgence sécuritaire", elle répond que "la loi permet d'agir" et rappelle à nouveau le déploiement de moyens supplémentaires. "Dès l'année prochaine, il y aura deux brigades de gendarmerie pérenne. Ces brigades permettent de mailler le territoire et d'intervenir au mieux."
Un plan Shikandra 2 contre l’immigration illégale
Parmi les mesures pour lutter contre l’immigration, la Première ministre est revenue sur l’annonce d’un plan Shikandra 2. "Ça veut dire qu'on a besoin d'adapter nos moyens, j'ai entendu les attentes sur les radars", précise Élisabeth Borne. "On peut aussi développer les moyens de surveillance aérienne, c'est que permettra ce plan."
"Si je suis là, c'est pour dire aux Mahorais qu'ils sont une priorité pour mon gouvernement." poursuit-elle. "On doit être plus efficace sur la lutte contre l'immigration illégale." Autre moyen d'action : la destruction d'habitations illégales. "On va créer une opération d'intérêt général sur trois communes dès l'année prochaine, pour reprendre la maîtrise de ces sites et y développer de l'habitat à la fois abordable et digne."
"Des mesures à différents horizons" contre la crise de l'eau
La Première ministre a assuré l'engagement de l'État pour répondre à la crise de l'eau "à différents horizons." Elle énumère "des mesures d'urgences avec la distribution de bouteilles d'eau, à moyen terme, on a déjà renforcé les capacités de production d'eau potable, c'est le cas des travaux de l'usine de dessalement que j'ai visitée." Elle confirme également pour "début 2025, on souhaite avoir une deuxième usine de dessalement et une troisième retenue collinaire."
"On répond à l'urgence et on fait tout ce qui permettra de ne pas se retrouver à l'avenir dans une telle situation", assure Élisabeth Borne.
Sécuriser les trajets des soignants
Outre la création d'un second hôpital à Combani, la question de la santé s'entremêle avec celle de l'insécurité pour renforcer l'attractivité du territoire. "On va reparler avec le ministre de la Santé sur la manière de sécuriser davantage leurs trajets. On leur doit ça", annonce la cheffe du gouvernement. Elle insiste également sur la formation des jeunes Mahorais avec la création d'un deuxième institut de formation en soins infirmiers. "On va voir comment former des médecins à Mayotte et qui resteront à Mayotte, contrairement aux renforts envoyés de métropole", explique-t-elle. Pour renforcer l'attractivité, "le ministre de la Santé a échangé avec les personnels soignants sur l'augmentation de leur prime."
55 millions d'euros pour le très haut débit à Mayotte
Concernant la demande de convergence sociale formulée par les élus et les syndicats, elle précise que "le projet de loi sur Mayotte traitera de cette question." La Première ministre, qui a échangé avec les élus du département à la mi-journée, a évoqué l'augmentation des crédits consacrés au prochain contrat de développement."Ces crédits permettent de financer des routes, des collèges, des lycées. On peut soutenir les collectivités dans le développement de ces projets."
"J'ai dit au président qu'on allait soutenir le plan très haut débit qu'il porte en apportant 55 millions d'euros pour une couverture complète du territoire d'ici 2028", détaille Élisabeth Borne.
Un choix pour l'aéroport en 2024
Aucune confirmation n'a été apportée pour le projet d'allongement de la piste de l'aéroport Marcel-Henry ou la création d'un nouvel aéroport en Grande-Terre. "Une centaine de personnes travaillent sur le sujet, à la fois sur l'extension et ça pose beaucoup d'enjeux environnementaux donc il faut bien préparer le dossier, ou sur une alternative", annonce Élisabeth Borne."Et ce choix on aura à le faire en 2024 pour améliorer la desserte aéroportuaire." La Première ministre assure que les études avancent et "que le projet verra le jour."