Violences à Koungou, une simple histoire de vols de chiens ?

Pendant une semaine, la commune de Koungou a vécu au rythme des violences entre les jeunes de différents villages. Les religieux ont été appelés pour jouer les intermédiaires. Un vol de chiens serait à l'origine.  
 
Les violences qui frappent la commune de Koungou auraient, entre autres origines, un vol de chien. Une situation qui aurait presque prêté à sourire si les conséquences n’avaient pas été aussi graves : de nombreux blessés, des voitures vandalisées et caillassées. Des incendies et des forces de l’ordre mobilisées pendant de longues heures ; la fermeture de la route nationale. Les religieux appelés pour faire de la médiation ont-ils leur place dans cette affaire entre éleveurs de chiens ?
La religion musulmane pratiquée à Mayotte ne tolère pas vraiment une famille d’avoir un chien. Mais les chiens dont il est question appartiennent à des jeunes au mépris de la loi en vigueur en France. Ces animaux ne présentent pas les garanties sanitaires imposées, notamment pas de suivi par un vétérinaire, donc pas de vaccinations. Les propriétaires ne sont jamais clairement identifiés d'ailleurs.
D’où la question sur la provenance de ces chiens. Ils sont issus d’élevages sauvages situés à la campagne ou bien juste à la sortie des villages. Mais au départ, ce sont des chiens abandonnés par leurs maîtres qui ont quitté Mayotte après leur séjour. Des dizaines de chiens ont été laissés dans la nature. Ils tombent souvent entre les mains de personnes malveillantes qui les torturent ou en font des chiens d’attaque.
L’association Gueules d’Amour Mayotte  tire la sonnette d’alarme depuis sa création en 2006. Elle rassemble des témoignages sur son site https://www.associationgueulesdamour.com/Sensibilisation.E.htm.
Les chiens, si jamais ils sont à l’origine des affrontements entre les jeunes dans les communes, sont aussi des victimes. Des animaux qui font l'objet d'un trafic. Ils sont dressés par les voyous qui sèment la paniquent dans les campagnes et sur quelques plages mahoraises.  
 
CODE RURAL Section 2 : Les animaux dangereux et errants 
Article L211-11
– Si un animal est susceptible, compte tenu des modalités de sa garde, de présenter un danger
pour les personnes ou les animaux domestiques, le maire, de sa propre initiative ou à la demande de toute personne concernée, peut prescrire au propriétaire ou au gardien de cet animal de prendre des mesures de nature à prévenir le danger.
En cas d’inexécution, par le propriétaire ou le gardien de l’animal, des mesures prescrites, le
maire peut, par arrêté, placer l’animal dans un lieu de dépôt adapté à l’accueil et à la garde de celui-ci.
Si, à l’issue d’un délai franc de garde de huit jours ouvrés, le propriétaire ou le gardien ne
présente pas toutes les garanties quant à l’application des mesures prescrites, le maire autorise le gestionnaire du lieu de dépôt, après avis d’un vétérinaire mandaté par la direction des services vétérinaires, soit à faire procéder à l’euthanasie de l’animal, soit à en disposer dans les conditions prévues au II de l’article L. 211-25.