L’expression bien française qui dit que les absents ont toujours tort est battue en brèche à chaque élection. Souvent ce sont eux qui font la différence.
Le poids des électeurs absents de leur territoire est très important à Mayotte. La pratique est connue de tous. Des émissaires sont envoyés collecter les procurations à La Réunion et en France métropolitaine. Il y aurait même un budget qui y serait consacré dans chaque parti politique.
Des élections municipales ont été remportées grâce à ces apports de voix expatriées.
On imagine bien aussi que si Mayotte a pu avoir deux députés et sénateurs, c’est en raison de cet électorat-là qui vient gonfler le nombre de votants.
Cette réserve a commencé à être sérieusement prise en considération, lors de la consultation sur la départementalisation de l’île, en 2009.
Pratiquement tous les partis politiques réunis, ceux qui étaient sincères et ceux qui l’étaient moins, pour appeler à voter « Oui ».
Malgré « la mobilisation générale », quelques craintes demeuraient. Comment allaient voter les binationaux ? Et comme, aucune statistique n’existait officiellement sur les naturalisés de Mayotte, il fallait jouer la sécurité. Chaque mahorais, dans chaque recoin du pays a été contacté pour envoyer sa procuration.
Pour les législatives, le phénomène est le même. Les parents qui sont à Mayotte reçoivent la visite des équipes de campagne pour qu’ils donnent les adresses des membres de la famille résidant en France.
Et c’est ainsi que se joueront aussi les élections Législatives sur le département. Le terrain de la légalité est glissant, mais on peut quand même poser la question de l’éthique et de l’esprit de la Loi. Car, pour beaucoup, la procuration est le seul lien qui les relie à la vie de leur département. Des « Je viens de » qui viennent en vacances de temps en temps, mais qui n’ont plus de projet de vie à Mayotte. Leurs centres d’intérêts matériels et moraux ne sont plus sur l’île aux parfums. Des choix d’expatriation faits pour une « meilleure éducation pour les enfants » ou de pour des soins médicaux. Ou juste pour changer d’air.
Mais quelle légitimité pour une personne élue dans une circonscription mahoraise avec un tiers de voix d’électeurs résidant à Marseille, à Paris ou dans la Creuse ?
Quelles solutions pour les candidats qui n’ont pas les moyens d’envoyer des émissaires aux quatre coins de la France chercher des procurations ?
Ce ne sont pourtant pas des électeurs fantômes. Ils ne sont pas des tricheurs aux yeux de la Loi. Sinon elle aurait sévi depuis longtemps. Leur poids dans les Législatives n’a pas encore était pesé. Il serait non réel.
Mais, au moment où la France et l’Europe se posent la question du vote des étrangers, n’est-il pas temps pour Mayotte de réfléchir sur cette pratique ?
La volonté de moraliser la vie politique et de la rendre plus transparente ne doit-elle pas avoir un volet consacré aux électeurs ?
« Sans pour autant stigmatiser les mahorais exilés en Métropole, à la Réunion ou ailleurs, qui veulent participer à la vie publique et aux grandes décisions. En pesant par leurs voix dans les élections ».
Des élections municipales ont été remportées grâce à ces apports de voix expatriées.
On imagine bien aussi que si Mayotte a pu avoir deux députés et sénateurs, c’est en raison de cet électorat-là qui vient gonfler le nombre de votants.
Cette réserve a commencé à être sérieusement prise en considération, lors de la consultation sur la départementalisation de l’île, en 2009.
Pratiquement tous les partis politiques réunis, ceux qui étaient sincères et ceux qui l’étaient moins, pour appeler à voter « Oui ».
Malgré « la mobilisation générale », quelques craintes demeuraient. Comment allaient voter les binationaux ? Et comme, aucune statistique n’existait officiellement sur les naturalisés de Mayotte, il fallait jouer la sécurité. Chaque mahorais, dans chaque recoin du pays a été contacté pour envoyer sa procuration.
Pour les législatives, le phénomène est le même. Les parents qui sont à Mayotte reçoivent la visite des équipes de campagne pour qu’ils donnent les adresses des membres de la famille résidant en France.
Et c’est ainsi que se joueront aussi les élections Législatives sur le département. Le terrain de la légalité est glissant, mais on peut quand même poser la question de l’éthique et de l’esprit de la Loi. Car, pour beaucoup, la procuration est le seul lien qui les relie à la vie de leur département. Des « Je viens de » qui viennent en vacances de temps en temps, mais qui n’ont plus de projet de vie à Mayotte. Leurs centres d’intérêts matériels et moraux ne sont plus sur l’île aux parfums. Des choix d’expatriation faits pour une « meilleure éducation pour les enfants » ou de pour des soins médicaux. Ou juste pour changer d’air.
Mais quelle légitimité pour une personne élue dans une circonscription mahoraise avec un tiers de voix d’électeurs résidant à Marseille, à Paris ou dans la Creuse ?
Quelles solutions pour les candidats qui n’ont pas les moyens d’envoyer des émissaires aux quatre coins de la France chercher des procurations ?
Ce ne sont pourtant pas des électeurs fantômes. Ils ne sont pas des tricheurs aux yeux de la Loi. Sinon elle aurait sévi depuis longtemps. Leur poids dans les Législatives n’a pas encore était pesé. Il serait non réel.
Mais, au moment où la France et l’Europe se posent la question du vote des étrangers, n’est-il pas temps pour Mayotte de réfléchir sur cette pratique ?
La volonté de moraliser la vie politique et de la rendre plus transparente ne doit-elle pas avoir un volet consacré aux électeurs ?
« Sans pour autant stigmatiser les mahorais exilés en Métropole, à la Réunion ou ailleurs, qui veulent participer à la vie publique et aux grandes décisions. En pesant par leurs voix dans les élections ».