Wuambushu : les objectifs de l’opération

L'opération menée sous le fondement de la loi ELAN
Ce lundi 24 avril marque le début officiel de l’opération Wuambushu. Beaucoup de spéculations circulent à ce sujet, mais qu’en est-il réellement ? Quels sont les objectifs du gouvernement ? Le préfet de Mayotte apporte les éléments de réponse.

Le premier objectif de l’opération Wuambushu est d’interpeller des bandes criminelles. « Ceux qui s’attaquent aux scootéristes avec des machettes, ceux qui tentent de s’introduire dans les lycées avec violence, ceux qui s’attaquent aux bus scolaires etc », énumère Thierry Suquet, le préfet de Mayotte sur notre plateau du journal télévisé du 21 avril 2023. « On va d’abord s’occuper de la délinquance, interpeller et mettre hors d’état de nuire les délinquants violents qui nous empêchent de vivre normalement », ajoute-t-il.

1000 cases en tôles doivent être démolies

Le ministre de l’intérieur et des Outrer-mer, Gérald Darmanin, a annoncé que dans le cadre de l’opération Wuambushu 1000 habitats insalubres seront détruits. « On va démolir un certain nombre de sites, on espère au moins une quinzaine. Ils sont choisis en accord avec les maires », précise Thierry Suquet. Mais ce chiffre peut évoluer si les maires recensent d’autres lieux à décaser. « Ce n’est pas fini, on va continuer. Messieurs les maires, s’il y a des lieux que vous avez oubliés, allez-y ! On engagera les enquêtes sociales dans les jours qui viennent et on fera les démolitions », lance le délégué du gouvernement. Ce dernier estime à 800 le nombre de Français et de personnes en situation régulière qu’il faudra reloger. « On a des disponibilités pour l’hébergement », assure-t-il.

Être partout, tous les jours

Ces démolitions et interpellations se dérouleront tout au long de l’opération. Le préfet affirme que le gouvernement a les moyens d’intervenir. « Avec 1800 gendarmes et policiers, plus tous les fonctionnaires qui sont venus… Notre objectif c’est d’être partout tous les jours, pour rassurer les Mahorais et leur montrer que l’Etat est là pour lutter contre la violence et la délinquance », indique-t-il. Il assure également que les administrations fonctionneront normalement. L’idée est de permettre aux habitants de l’île d’avoir une « vie normale » pendant et après l’opération.

Dialogue avec l’Union des Comores

Le vendredi 21 avril, le porte-parole du gouvernement de l’Union des Comores a annoncé qu'ils n’accepteront pas les expulsés de Mayotte dans le cadre de l’opération Wuambushu. Ce à quoi Thierry Suquet répond : « On a l’habitude de travailler avec les Comores, on a un dialogue et on est attentifs à leurs souhaits. Nous avons des intérêts communs. » Le président comorien Azali Assoumanisemble également aller en ce sens, puisqu'il a indiqué vendredi dernier que le plus important est de maintenir le dialogue avec la France.