De 1983 à 2016, les homosexuels se sont vus refuser le droit de donner leur sang en raison des risques de transmission du sida, cette communauté étant à l'époque particulièrement frappée par cette maladie. En Nouvelle-Calédonie, comme en France, les donneurs de sang étaient donc depuis plusieurs décennies obligés de préciser leur orientation sexuelle afin d'établir leur éligibilité.
Puis entre 2016 et 2019, les homosexuels - ou les femmes dont le partenaire avait des relations sexuelles avec un autre homme - devaient respecter une période d'abstinence d'un an pour espérer pouvoir faire un don. Une période réduite à quatre mois il y a trois ans, après que des associations aient porté plainte contre la France pour discrimination auprès de la commission européenne.
Nouveaux questionnaires
Cet après-midi, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a finalement pris un arrêté pour supprimer des questionnaires de sélection les lignes portant sur l'orientation sexuelle. "L'objectif principal de cette évolution est de mettre en oeuvre des critères de sélection non basés sur le genre de la personne ou du partenaire, tout en maintenant une sécurité transfusionnelle", explique l'exécutif dans un communiqué.
Dans le nouveau questionnaire, deux questions seront toutefois ajoutées afin de préciser la prise de traitements pré ou post exposition au VIH. Cela conduirait ainsi à un ajournement du candidat pour une durée de quatre mois, à compter de la dernière prise du traitement. La liste des médicaments dont l'utilisation entraîne un ajournement du don du sang a également été mise à jour.
Ces modifications ont été adoptées en Métropole en janvier 2022 et sont effectives depuis le 16 mars dernier.