La dernière édition de la Moloka'i Hoe remonte à 2019. Le covid puis les incendies de la ville de Lahaina à Maui ont contraint les organisateurs à annuler l'événement quatre années de suite. C'est donc un retour très attendu annoncé en mai dernier par l'organisateur : la O’ahu hawaiian canoe racing association (OHCRA).
Nous ne pouvions pas organiser cette course sans avoir été invité par la population de l’île. Cela a pris le temps qu’il fallait, on ne doit pas imposer quoi que ce soit, surtout après la crise sanitaire, après les incendies de Lahaina. Nous avons voulu renouer le lien avec la communauté comme c’était le cas auparavant, inviter les rameurs à mieux comprendre la culture et la vie paisible afin de la protéger pour les générations futures.
Lapule Schultz, président de l'OHCRA
La course de V6, longue de 65 kilomètres reliant l'île de Moloka'i à celle de Oahu, est l'une des plus prestigieuses au monde. Un grand moment que Polynésie La 1ère vous propose de suivre en direct et en exclusivité à partir de 7h30 en télévision, avec Maruki Dury.
Deux équipes 100% polynésiennes sont en lice : Popora te hoe mamu et Shell va'a. La team Are, composée de six Tahitiens et trois Américains, court également sous les couleurs de la Polynésie.
"On a les moyens !"
La team de Bora Bora vise le podium. Les athlètes se préparent depuis le mois d'août et partent confiants.
On a les moyens ! On est que deux équipes locales de Tahiti, Shell et nous. Je ne vais pas sous-estimer les équipes hawaïenne mais avec l'absence des autres équipes de Tahiti, on a beaucoup plus de chances d'être sur le podium.
Marc Manate, président du club Popora te hoe mamu
Principales difficultés aux yeux du président : le "changement à trois" qui est "très technique", le plan d'eau qu'ils ne connaissent pas forcément bien et la houle. "On a consulté un peu la météo, il y aura du surf demain, comme d'habitude : Moloka'i Hoe n'a jamais été calme. Ce sera plus difficile, surtout si les vagues viennent de côté" indique Marc Manate. Ils comptent évidemment sur le soutien des familles. La délégation est composée de 17 personnes dont neuf rameurs au total.
La seconde équipe polynésienne, Shell va'a, est un adversaire de taille. Championne en titre, la team détient déjà douze victoires sur cette épreuve et un record de vitesse. Pas de secret, les athlètes sont sur l'eau dès l'aube pour maîtriser la technique. Et, c'est tout un art.
La base c'est la pression, la longueur, l'adaptation du coup de rame avec la glisse de la pirogue, l'homogénéité de l'équipe, la qualité du coup de rame.
David Tepava, entraîneur de Shell va'a
L'équipe est composée de jeunes : tous ont moins de 25 ans. Deux nouvelles recrues ont fait leur entrée cette année : le premier vient du club d'EDT et le deuxième, Vairoa Teraiharoa, est originaire de Bora Bora. Il considère le club comme une école d'élite dans la discipline. Ces nouveaux peuvent miser sur l'expertise de leurs camarades. "Il reste trois anciens. C'est à nous de donner l'expérience pour la jeunesse" souligne Sly Ly Sao, membre du club depuis sept ans.
D'autres clubs de différents pays du monde ont également fait le déplacement à Hawaï. En tout, soixante-quinze équipes d’hommes prendront le départ dimanche matin en catégories junior, open et vétérans jusqu'à plus de 70 ans, soit plus de mille rameurs.
Le "Aloha Festival" s'est tenu pendant plusieurs semaines sur l'archipel avec la course Moloka’i Hoe pour clôturer les festivités.
Au retour de la Moloka'i, les équipages tahitiens enchaîneront deux semaines plus tard avec la Hawaiki nui va'a.