NC La 1ère : Vous êtes à nouveau sollicités pour une compétition internationale. Quelles ont été vos expériences passées ?
Bertrand Brial : On a eu l'occasion d'officier sur les Jeux du Pacifique, la Coupe des nations d'Océanie, la Coupe du monde des moins de 20 ans et la Coupe du monde sénior, en Russie. Sans oublier les tournois qualificatifs pour les mondiaux, dans les catégories de jeunes U17 et U20. On ressent toujours de la fierté, de la reconnaissance, pour tout l’investissement que cela représente. C'est une joie de pouvoir arbitrer de grandes compétitions.
Combien de pays d'Océanie seront représentés sur ces éliminatoires ?
Médéric Lacour : Pour ce qui est des arbitres centraux, je représenterais la Nouvelle-Calédonie. Il y aura des collègues néozélandais, tahitiens, vanuatais, et papous. Des arbitres qataris seront également présents.
Connaissez-vous précisément votre programme ?
B.B : On est convoqué en tant qu'arbitre central ou assistant et serons assignés aux rencontres 48 ou 24 heures avant les matchs.
M.L : Avant la compétition, on anticipe en essayant de récupérer et de voir les vidéos des différentes sélections. Cela nous permet d'identifier les profils des joueurs, leurs comportements sur le terrain.
Pourriez-vous remplir une mission d'assistance vidéo à l'arbitrage au Qatar ?
M.L : La VAR ne sera pas utilisée en poule et dans le dernier carré. Elle devrait être mise en place, normalement, pour la finale. Je pense que c’est un choix de la Fifa pour désigner de la façon la plus juste possible le vainqueur des éliminatoires. Nous ne serons pas sollicités sur cette mission.
Est-il devenu est plus difficile d'arbitrer de nos jours ?
M.L : Un match qualificatif pour un Mondial, c'est 10 à 12 kilomètres d'efforts pour un arbitre central. C'est épuisant physiquement et mentalement par rapport à la prise de décision. Depuis 2014 et jusqu'à aujourd'hui, le niveau a énormément progressé. La sélection calédonienne des moins de 17 ans a participé au Mondial de la catégorie en 2017. Bertrand et moi, en tant qu'arbitres, nous étions présents au Mondial sénior, en Russie. Il y a une vraie évolution.
B.B : Il y a tellement de lois du jeu que le grand public et même les journalistes football d'une célèbre chaîne cryptée, ne connaissent pas. Au total, ce sont 17 lois du jeu qu'il faut assimiler. Et pour chacune d'elles, je ne sais combien de points plus précis à maîtriser.
Vous êtes deux arbitres, mais aussi deux amis. A quel point est-ce important de vivre ces expériences ensemble ?
B.B : La mission est compliquée, difficile, il y a un énorme enjeu. Mais partir avec quelqu’un avec qui tu t’entends bien, avec qui tu sais que tu vas rigoler pendant les entraînements et les phases de repos, c'est très important. On va retrouver nos autres collègues de la région océanienne, avec qui on ne s'est pas vus depuis 2 ans. On va prendre du plaisir en arbitrant, en prenant les bonnes décisions, en sachant qu'on a fait le travail. Il y aura les matchs, la récupération, les débriefings vidéos de nos prestations. On va tous partager notre passion et ça va être excellent.
M.L : La finalité, pour nous les arbitres, mais aussi pour la sélection, c'est que la Nouvelle-Calédonie participe à une phase finale de Coupe du Monde, soit en 2022, soit en 2026. Si on arrive a y aller tous ensemble, ce serait historique et magique pour tout le monde.
Le reportage de Martin Charmasson et Christian Favennec :